C’est le triste constat que vient de faire l’association Territoires Zéro Chômeur Longue Durée (TZCLD), qui, depuis 2016, s’occupe du retour à l’emploi des chômeurs sortis du circuit.
Le principe est simple : l’assoce embauche les chômeurs en CDI et leur trouve une activité, à condition de ne pas concurrencer le tissu économique local. L’affaire fonctionne plutôt bien : en huit ans, 5 000 personnes ont retrouvé du travail. Aujourd’hui, 58 territoires ont déployé l’initiative Zéro chômeur, dont 25 en 2023.
L’Europe charmée
Devant ce probant succès, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a tressé des lauriers à l’association dans un rapport remis à l’ONU au printemps dernier destiné à montrer les engagements de la France en la matière.
Sauf que, depuis, rien ne va plus.
En juillet 2023, le décret fixant les conditions de l’expérimentation revoit à la baisse le montant de la contribution versée par l’État pour chaque salarié.
Le 18 septembre 2023, l’association découvre que le Pacte des solidarités, présenté par Elisabeth Borne, s’est fait sans elle.
Le coup de grâce arrive le 27 septembre 2023, lorsque, dans le projet de loi de finances 2024, TZCLD constate qu’un budget de 69 millions d’euros lui est alloué, au lieu des 89 millions demandés par Louis Gallois, gestionnaire du fonds, ce qui l’oblige, dans les faits, à renoncer aux 25 nouvelles expérimentations prévues en 2024.
Le gouvernement veut-il tuer l’initiative alors qu’il s’en sert pour valoriser, à l’étranger, son action en matière de solidarité ?
Séduite par le projet, l’Europe vient d’annoncer, elle, une enveloppe de 23 millions d’euros pour aider les pays membres désireux de réfléchir à leur tour à l’expérimentation.
La Wallonie ou Rome ont débloqué près d’une centaine de millions d’euros chacun pour créer des territoires zéro chômeur.
Tandis que le zéro chômeur à la française s’exporte, le gouvernement rabote.
Article non signé. Le Canard enchaîné. 11/10/2023
À quel moment, le gouvernement — et surtout notre macrounet national des beaux quartiers — cessera de faire des annonces fallacieuses à la population ?
Des informations–promesses qu’il sait pertinemment ne pas honorer compte tenu du déficit budgétaire, des engagements de remboursement des prêts bancaires contractés lors de la période « COVID ».
Dans le même temps, tous les journaleux s’empressent de relayer sans filtre, les auditeurs ou lecteurs, de la supercherie de telles annonces. Promesses uniquement destinées à faire patienter les nombreux chômeurs d’une part et laisser croire d’autre part, à une écoute des doléances de la population précarisée par le chômage, ainsi que des pensées électoralistes. MC