Chikirou et Zizanie !

Celle qui est redoutée dans son parti LFI, va-t-elle sortir indemne de la tempête qu’elle a d’éclanchée et Mélenchon la soutiendra-t-il encore longtemps au risque d’explosion de ce parti déjà mal engagé avec les défections au sein du regroupement de la NUPES. MC

Jean-Luc Mélenchon par ricochet dans la tourmente.

Ce n’est pas la première fois. Mais le leader des Insoumis est depuis quelques jours embarrassé par une série d’accusations visant Sophia Chikirou, députée La France insoumise (LFI) de Paris, dont il est très proche. La femme de 43 ans travaille depuis une quinzaine d’années pour le leader insoumis. C’est elle qui a modifié son image jusqu’à le rendre rassurant pour un électorat plus large que l’extrême gauche.

« Le goût d’humilier »

Or, Sophia Chikirou est sous le coup d’une enquête judiciaire et elle risque une mise en examen pour escroquerie aggravée. En cause, notamment, des surfacturations au bénéfice de son ancienne société, prestataire lors des différentes campagnes présidentielles. Ces accusations ne sont pas nouvelles, l’enquête non plus.

Ce qui l’est, c’est l’imminence d’une convocation de la députée chez les juges, révélée par deux enquêtes journalistiques. L’une est publiée par Le Monde, l’autre sera diffusée jeudi [05/10/2023] dans le magazine de Fr2 « Complément d’enquête ».

À cela, s’ajoute l’émoi suscité par les récents propos de Sophia Chikirou qui a assimilé Fabien Roussel à un collabo en le comparant à Jacques Doriot, un ancien communiste passé du côté de l’Allemagne nazie. Y compris au sein de son groupe parlementaire, ce genre de réflexion a choqué.

Cette actualité judiciaire se double d’un questionnement, sur la personnalité même de Sophia Chikirou. « Elle est brutale, vulgaire, a le goût d’humilier les gens » la résume dans « Complément d’enquête » le politologue Thomas Guénolé, en rupture avec LFI.

Plus grave, d’autres personnalités, encore dans le dispositif insoumis, témoignent sous couvert d’anonymat sur celle qu’ils appellent « la Reine Mère ». Des SMS homophobes sont révélés, ainsi que des propos insultants vis-à-vis de ses propres collègues, au mépris de la ligne humaniste du mouvement.

Colères homériques, menaces, ambiance de travail délétère, management par la peur : ceux qui l’ont approchée ne sont pas tendres, mais se taisent dès qu’un micro est tendu. « Ne pas être gentil avec Sophia provoque l’exclusion », souffle un élu. Un opposant ose : « C’est la nettoyeuse. Elle met les balles ».

La protégée

Mathilde Panot, présidente des députés LFI, défend Sophia Chikirou comme le font habituellement les insoumis quand ils sont mis en cause : en plaidant l’attaque politique et en attendant que ça passe. Sophia Chikirou, elle, se tait.

Elle ne parle pas aux journalistes et bénéficie de la bienveillance et de la protection de Jean-Luc Mélenchon. Devant le juge d’instruction, ce sera moins utile que chez les insoumis.


Une réflexion sur “Chikirou et Zizanie !

  1. Anonyme 08/10/2023 / 17h44

    Ça va être difficile à Mélenchon de faire comme si tout allait bien.

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