Nobel de Physique 2023

Trois lauréats du prix Nobel de physique — Anne L’Huillier, Ferenc Krausz et Pierre Agostini — se sont vus décerné le prix Nobel de Physique, ce mardi 3 octobre 2023.


Attoseconde expliquée :

Une attoseconde est une fraction de seconde, précisément 1×10−18 seconde : c’est très, très peu. « Pour vous donner une idée », explique au HuffPost le physicien Franck Lépine, chercheur du CNRS à l’Institut lumière matière, et collaborateur des Nobel 2023, en terme d’ordre de grandeur « il y a autant de différence entre une attoseconde et une seconde qu’entre une seconde et l’âge de l’univers ».

Aller « chercher » une attoseconde précise dans une seconde, c’est pointer une seconde précise dans l’univers depuis sa naissance. On vous l’avait bien dit, c’est court, un laps de temps à peine concevable.

Mais comment ont-ils « inventé » cette physique ? Les Nobel 2023 ont réussi à mettre au point un appareil qui permet d’observer les électrons au sein de la matière : des éléments au déplacement si rapide que seul un « flash » de l’ordre de l’attoseconde permet de les capturer. Les trois chercheurs sont donc récompensés pour la mise au point d’une « caméra » ultrarapide… Et on va même vous raconter comment elle fonctionne.

Une impulsion très puissante est envoyée au laser vers des atomes. Sous l’effet de la lumière envoyée, Les électrons qui gravitent autour de ces atomes vont alors être accélérés et émettre à leur tour un flash lumineux qui dure environ une attoseconde : c’est ce que l’on appelle la High harmonic generation, ou production d’harmoniques élevés. Ce sont ces impulsions qui vont prendre les électrons en photo. Pourquoi une durée aussi courte est-elle nécessaire ? Parce que les électrons ne tiennent pas en place.

« Faisons un parallèle avec le cinéma, explique Franck Lépine. On découpe le mouvement en un certain nombre de photos par seconde. La photo fige l’objet qui bouge, mais si la capture prend trop de temps, on découpe le mouvement, les images se superposent », ce qui crée un effet de flou. « Si jamais nos flashes de lumières durent trop longtemps, on ne va pas voir seulement électrons bouger, mais également les atomes, voire les ensembles d’atomes », et donc l’objet de l’observation ne sera pas net.

Les découvertes d’Anne L’Huillier, Ferenc Krausz et Pierre Agostini ne permettent pas seulement d’observer les électrons avec une nouvelle précision. Elles sont également un instrument pour les manipuler. La lumière envoyée sur les électrons les bouscule, et là encore la physique attoseconde peut tout changer, et pas seulement dans le domaine des sciences fondamentales. « On peut manipuler les réactions chimiques en manipulant les électrons », détaille Franck Lépine.

À Lyon, son laboratoire est l’un des trois en France à disposer des équipements nécessaires pour travailler avec la physique attoseconde. « Parmi les choses sur lesquelles on travaille, il y a l’utilisation des technologies attoseconde pour comprendre comment fonctionne l’ADN du vivant. » La physique attoseconde, vous n’en entendrez peut-être pas parler à nouveau de sitôt, mais les découvertes qui en découlent certainement.


Le HuffPost. Source

Le Français, Pierre Agostini 82 ans, qui a consacré tout son temps en recherche au CEA, reproche à cet établissement : « Il y avait une règle intangible au CEA : si vous avez vos années de sécurité sociale à 60 ou 61 ans, on partait à la retraite » qu’il ait dû le quitter trop tôt… raison qui le fît chercher d’autres occupations

Après avoir toqué à la porte d’autres établissements de recherche français comme le CNRS, le physicien décide de prendre le large. « Je suis parti six mois au Canada, six mois à Amsterdam, six mois à Berlin… », et il a fini par déposer bagage aux États-Unis.

Il devient alors enseignant à l’Université américaine de l’Ohio. À 76 ans, il décide d’arrêter d’enseigner, mais revient régulièrement échangé avec ses étudiants.


D’après Le HuffPost. Source


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