L’engouement médiatique des auditeurs et lecteurs à sonder les mystères de l’âme humaine, est peut-être poussé pas d’autres raisons notamment financière. MC
Les faits divers ont un avantage sur beaucoup d’autres événements de l’actualité : ils sont apolitiques. Ils passionnent tous les Français, qu’ils soient de droite ou de gauche. Et les tentatives pour les politiser se sont souvent avérées désastreuses.
Rares sont aujourd’hui les responsables politiques qui se risquent dans cette voie en cherchant à exciter les foules avec le laxisme des juges ou le retour de la peine de mort.
L’exploitation électoraliste d’un crime peut très vite se retourner contre son auteur. Au mieux pourra-t-on déplorer les faibles moyens de la justice et de la police. Mais pas beaucoup plus. Simone Veil, qui fut magistrate dans l’administration pénitentiaire de 1957 à 1964, faisait déjà ce constat désolant : le manque de juges et de greffiers, la trop faible rémunération des magistrats, laissant la justice française de cette époque à la traîne, en comparaison de ses voisins européens. Celle d’aujourd’hui ne semble pas mieux lotie que celle d’hier. Peut-être même encore moins.
Y a-t-il eu un jour « un âge d’or » de la justice où elle aurait atteint un niveau d’excellence ?
Probablement pas. Les crimes sont donc difficilement exploitables politiquement car on s’aperçoit vite que ni la gauche ni la droite n’ont de solutions définitives contre la violence incompréhensible des hommes et des femmes qui ont basculé dans le crime.
On peut toujours réécrire l’Histoire après coup : y avait qu’à faire ci, y avait qu’à faire ça. Parfois, il est vrai, on constate des négligences graves commises par la justice et qui démontrent la fragilité de ce sur quoi elle repose : des êtres humains qui jugent, punissent et surveillent d’autres êtres humains. Quelle entreprise hasardeuse…
Cela ne semble pourtant pas affecter notre goût pour les affaires criminelles. Qu’est-ce qui nous fascine le plus dans les faits divers ? La cruauté de leurs auteurs ou notre impuissance de n’avoir pu les empêcher ? Résignés, on les observe comme on regarde les icebergs se détacher de la banquise, les avalanches emporter sous nos yeux des villages, ou les tsunamis submerger des kilomètres de littoral. Comme une fatalité contre laquelle on ne peut lutter et dont il ne nous reste alors qu’à savourer le spectacle pour l’inavouable raison que nous ne nous en sentons pas responsables.
Edito (extraits) de Riss – Charlie Hebdo. 04/10/2023
Il y a toujours eu des quartiers chauds contrôlés par les voyous. Mais la drogue et l’immigration massive ont changé la donne. Des quartiers sont devenus des casbahs, les dealers ont pris le contrôle de certains quartiers. Il y a un changement radical, et le citoyen est impuissant face à ces faits divers dans ces quartiers qui font la grande majorité des faits de violence.