Les États généraux de l’information…

… ça blablate, encore et encore… et…

Les États généraux de l’information ont été officiellement lancés ce mardi 3 octobre. Objectif : garantir le droit à l’information du XXIᵉ siècle… [Il en sortira un condensé qui finira comme les autres résumés d’États Généraux orchestrés par la Macronie, aux oubliettes. MC]

Ils commençaient à jouer les Arlésiennes, les voilà enfin lancés. Censés durer jusqu’à l’été prochain, les États généraux de l’information vont permettre de réfléchir aux enjeux liés à la fabrication de l’info, dans un secteur en pleine mutation. Accoucheront-ils d’une petite révolution ou d’annonces prétextes ?

Explications.

[…] Promis par Emmanuel Macron pendant la dernière campagne présidentielle, ces États généraux de l’information ont pour ambition de « garantir le droit à l’information du XXIᵉ siècle ». Rien de moins.

Indépendance éditoriale, financement du journalisme, concentration des médias, fake news, réseaux sociaux, intelligence artificielle, éducation aux médias, audiovisuel public et privé… Tous les champs de l’information seront étudiés, promettent les organisateurs de ce vaste chantier.

L’objectif : concocter pour l’été 2024 toute une batterie de propositions susceptibles de renforcer la qualité de l’information et la confiance des Français dans les médias.

Plusieurs syndicats et associations de journalistes réclament par exemple qu’un droit de veto des rédactions sur la nomination de leur directeur soit inscrit dans la loi, un dispositif qui existe déjà dans certains médias comme Le Monde, Libération ou Télérama.

Ou que l’attribution des aides à la presse (plusieurs dizaines de millions d’euros par an) soit assujettie à des garanties d’indépendance pour les journalistes.

L’utilisation de l’intelligence artificielle devrait aussi faire l’objet de demandes d’encadrement juridique. 

« Nous voulons proposer des solutions qui tiennent sur le temps long. Tout ne se jouera pas à Paris, il faut qu’on inspire aussi le législateur européen », prévient le président des États généraux Bruno Lasserre, actuel président de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada).

[…]

Censés renforcer la qualité de l’information et donc favoriser le travail des journalistes, ces États généraux ne démarrent pas sous les meilleurs auspices. Plusieurs atteintes graves à la liberté d’informer ont ponctué les derniers mois.

La journaliste d’investigation de Disclose Ariane Lavrilleux a ainsi passé trente-neuf heures en garde à vue le 19 septembre, pendant que son domicile marseillais était perquisitionné. Ses appareils informatiques ont été saisis, leurs données aspirées par de puissants logiciels d’ordinaire réservés aux criminels.

Son « crime » à elle ? Avoir « compromis le secret-défense » après ses révélations en 2021 sur la possible complicité de crimes d’État de la France en Égypte, des informations pourtant d’intérêt public.

En juin dernier, un autre journaliste, Alex Jordanov, a été mis en examen pour le même motif.

Depuis 2017 et l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les services de renseignement ont convoqué pas moins de seize fois des journalistes.

Au Parlement européen, la réécriture partielle par la France du Media Freedom Act, texte censé renforcer le pluralisme et l’indépendance des médias et discuté ces jours-ci à Strasbourg, devrait permettre aux États de surveiller les journalistes afin d’identifier leurs sources…

De quoi animer quelques débats lors de ces États généraux.


Richard Sénéjoux. Télérama. Source (Extraits)- à lire dans son intégralité. 


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