Menacer de se donner la mort pour faire avancer leur dossier une fine tactique pour les assurés de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) résidant hors de l’hexagone !
Le 22 septembre 2023, les agents de la Direction des assurés de l’étranger (DAE) ont reçu un mail lunaire si un assuré mécontent du délai de traitement de son dossier retraite menace de faire intervenir la direction, d’informer les médias ou encore de se suicider (sic), prière de faire remonter le dossier au rang prioritaire « PRIO++ puis PRIO 1. »
Si le râleur évoque seulement un recours au défenseur des droits ou au médiateur de la Cnav, l’alerte est alors à classer en « PRIO 2 ». Pour une réclamation plus modeste encore, avec simple demande de contact avec le « service clientèle », le rang « PRIO 3 » suffit.
Autant dire que, dans ce cas, le dossier n’est pas près de se retrouver au sommet de la pile. Installée à Tours, la DAE accuse dix-huit mois de retard dans le traitement de ses dossiers. D’après les documents consultés par « Le Canard », 45 000 cas étaient en souffrance en mai.
Aujourd’hui, 30 000 ne sont toujours pas traités.
Autant de retraités qui désespèrent de voir arriver sur leur compte bancaire des sommes souvent minimes, allant de 110 à 300 euros mensuels. La plupart d’entre eux attendent le versement d’une pension de réversion ou sa révision à la hausse. Plus de la moitié se trouvent en Algérie, une partie importante en majorité des veuves — en Espagne ou au Portugal.
Assurés pas rassurés
Pourquoi de tels retards ? Les effectifs de la DAE ont été revus à la baisse en 2017, quand bon nombre d’anciens sont partis… à la retraite. Parfois présents à la création du service, au début des années 70, ces techniciens ont été remplacés au compte-gouttes par de jeunes recrues, peu formées à la complexité des dossiers.
« Pour chaque cas, c’est un travail d’orfèvre, car certains assurés peuvent avoir travaillé en France à des périodes différentes, mais aussi à l’étranger, et ont pu avoir deux numéros de Sécurité sociale français si le premier avait été perdu, explique un agent de la Cnav. Il s’agit d’une époque où tout n’était pas informatisé. Sans compter qu’il faut maîtriser les subtilités des conventions en vigueur avec les caisses de retraite en Europe et hors communauté. »
En novembre 2021, plusieurs syndicalistes avaient débarqué dans une réunion du conseil d’administration pour dénoncer l’aggravation de la situation après le confinement lié au Covid.
« Nous avons conscience du problème », avait alors répondu l’ancien patron de la Cnav. « L’effectif en 2018 était de 70, indique Céline Roy, directrice de ce service à la Cnav, actuellement nous sommes 85, et j’attends une vingtaine de CDD intégrés dans quinze jours. »
Le hic, c’est encore la formation de ces contractuels. « Pour faire vite, ils sont formés à la gestion de la pension de réversion en priorité, avant la pension de droit propre, qui est la base ! Donc les techniciens spécialisés se retrouvent avec des dossiers à reprendre entièrement », s’insurge un syndicaliste.
Résultat les agents ne répondent plus au téléphone, pour ne pas avoir à gérer des appels désespérés. Vite, des embauches au service réclamations ?
Lauriane Gaud. Le Canard Enchainé.27/09/2023
N’oublions pas que la retraite est basée sur la solidarité entre générations, et donc que les français travaillent pour payer des retraites qui ne sont pas dépensées en France. Une coutume africaine consiste pour un retraité à se marier à une jeunette à peine nubile, ce sui lui assure une reversion à vie, sans compter les polygames. Et puis il y a aussi les morts non déclarées. Notre système n’est pas adapté pour les étrangers.