Un éclairage sur le Haut-Karabakh

Ça sent le gaz pour les Arméniens

Le gaz tue. Pas seulement quand il fuit dans la cuisine.

Les pudeurs de l’Europe sur le nettoyage ethnique en cours dans l’enclave arménienne du Haut-Karabakh est la « conséquence première » de l’accord signé en juillet 2022 pour doubler les importations de gaz azéri en Europe, accuse l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (« Le Point », 20/9).

Pour l’occasion, le potentat local, Ilham Aliyev, avait été qualifié par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de « partenaire fiable et de confiance ». Incapable, donc, de faire du mal à une mouche.

C’est pour cela, accuse Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen, que la Commission « n’a jamais voulu nommer l’agresseur ». Et n’a, évidemment, jamais esquissé l’ombre du début d’une sanction. L’intervention européenne la plus notable ayant été l’envoi, en janvier dernier, d’une soixantaine d’« observateurs », désarmés, chargés officiellement de l’ « instauration d’un climat de confiance entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ». C’est réussi !

Mais l’affaire risque fort de ne pas en rester là. Après l’exode des 120 000 Arméniens de l’enclave, l’Azerbaïdjan, encouragé par ce premier succès, exige maintenant, avec l’appui de la Turquie, l’instauration d’un couloir de circulation vers sa propre enclave, bordant l’Arménie, le Nakhitchevan, qui couperait le pays en deux.

Vite, une deuxième fournée d’« observateurs » européens !


Signé des initiales H.M. Le Canard Enchainé. 27/09/2023


Une réflexion sur “Un éclairage sur le Haut-Karabakh

  1. Bernard dominik 01/10/2023 / 15h36

    Oui, seule la force arrête les Turcs. Les Azeri pourraient passer par l’Iran pour aller au Nakichevan, mais là, c’est un os plus dur à ronger.

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