… le droit d’informer est primordial dans toutes démocraties !
Selon Médiapart. Ellen Salvi. Source (Extraits)
« La France sera toujours du côté de ceux qui luttent pour nous informer, qui se battent pour écrire la vérité. »
Ces mots formulés par Emmanuel Macron le 3 mai 2022, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, résonnent aujourd’hui d’un bruit crissant. Mardi 19 septembre, la journaliste indépendante Ariane Lavrilleux, qui travaille notamment pour le site d’informations Disclose, a été placée en garde à vue, après une perquisition de son domicile marseillais, dans le cadre d’une information judiciaire confiée à la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI).
Les enquêteurs de la DGSI reprochent à notre consœur d’avoir signé plusieurs articles sur les ventes d’armes françaises à l’étranger.
[…] … cette nouvelle atteinte inacceptable au droit d’informer lance officiellement les « états généraux de l’information », censés démarrer le 3 octobre 2023.
Selon Huffington Post. Source (extraits)
La journaliste Ariane Lavrilleux a été remise en liberté mercredi 20 septembre au soir, après 48 heures de garde à vue.
Ceci dans le cadre d’une enquête sur ses articles sur un possible détournement par l’Égypte d’une opération de renseignement française, une mesure coercitive rarissime qui a indigné la profession.
« Je suis libre, merci beaucoup pour votre soutien » a écrit sur X (ex-Twitter) et en trois langues la journaliste mercredi soir, un message accompagné d’une photo le poing levé devant un drapeau égyptien.
Son avocate Me Virginie Marquet a confirmé à l’AFP sa libération vers 21H tandis qu’une source proche de l’enquête a indiqué que sa garde à vue était « levée » tandis qu’un ancien militaire, également retenu depuis mardi, allait, lui, être présenté à un magistrat en vue de possibles poursuites.
[…]
Disclose a précisé mercredi, sur X, que selon ses informations, « les enquêteurs de la DGSI reprochent à (la) journaliste d’avoir signé cinq articles sur les ventes d’armes françaises à l’étranger, publiés dans le média depuis 2019 ».
Outre celui portant sur l’opération « Sirli », Disclose cite des articles portant sur « la vente de 30 avions Rafale à l’Égypte », « les armes livrées à la Russie jusqu’en 2020 », « la vente de 150.000 obus à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU) » et « le transfert d’armes illicite des EAU vers la Libye ».
L’annonce de la garde à vue a suscité depuis mardi matin un flux croissant de soutien envers la journaliste, comme celui d’Amnesty International, qui a déploré « une attaque contre les journalistes (…) qui tentent d’exposer les actions opaques des services de renseignement français ».
[…]
À la fois média d’information et ONG, le site d’investigation Disclose a été fondé en 2018 par deux journalistes d’investigation. Son financement repose exclusivement sur les dons, garantissant son indépendance éditoriale, explique Disclose sur son site, où toutes ses enquêtes sont en libre accès.
Selon Théo Nourrieau – L’Humanité. Source (extraits)
La journaliste indépendante, qui collabore notamment avec Disclose et Médiapart, a été libérée après avoir passé 39 heures à l’hôtel de police de Marseille, et vu son domicile perquisitionné pendant 10 heures. « En quinze ans, c’est arrivé deux fois », a expliqué Magali Serre à l’Humanité […].
« Procédure d’exception », « démocratie en danger », « liberté de la presse menacée », « atteinte aux secrets des sources » : les réactions se sont multipliées, d’Amnesty International à Reporter Sans Frontières, en passant par des collectifs de journalistes et par les rédactions de nombreux médias, après le placement en garde à vue d’Ariane Lavrilleux. Quelques heures avant sa libération, plusieurs rassemblements avaient été organisés, à Paris donc, mais aussi à Marseille, où vit la journaliste, à Lyon, à Rennes et à Nice notamment. Plusieurs représentants politiques étaient également présents dans la capitale, place de la République, notamment Olivier Faure, premier secrétaire du parti Socialiste, Raquel Garrido, députée LFI de Seine-Saint-Denis, et Julien Bayou, député écologiste de Paris.
Selon Le Parisien. Camille Ducrocq. Source (Extraits)
Que lui est-il reproché ?
D’après Disclose, la DGSI reproche à la journaliste « d’avoir divulgué des documents confidentiel-défense portant sur les ventes d’armes de la France à des pays étrangers, dont certaines ont été utilisées contre les populations civiles ». Dans le viseur des services secrets français, cinq articles signés ou cosignés par Ariane Lavrilleux. Parmi ceux-ci, l’un porte sur la mission de renseignement française « Sirli », lancée en février 2016 en Égypte au nom de la lutte antiterroriste.
La série d’enquêtes « Egypt Papers » révélait en 2021 que le gouvernement égyptien d’Al-Sissi s’est servi des informations collectées par le renseignement français pour mener une « campagne d’exécutions arbitraires ». Des frappes aériennes sur des véhicules de trafiquants présumés auraient ainsi été effectuées à la frontière égypto-libyenne, et non sur des djihadistes comme prévu, faisant de nombreuses victimes collatérales parmi les civils.
Ces attaques se seraient faites « avec la complicité de l’État français », avait affirmé Disclose, s’appuyant sur « plusieurs centaines de documents classés confidentiel-défense ». Malgré des alertes de certains responsables sur les dérives de l’opération, les autorités françaises n’auraient pas remis en cause la mission.
Une réflexion sur “Excès…”