… mais oui toujours les mêmes !
On a beau être l’homme le plus riche du monde, on ne crache pas sur un brin d’assistanat assuré par ce bon vieil Etat-providence.
En 2022, LVMH, le groupe de Bernard Arnault, a été le premier bénéficiaire, et de loin, des aides directes à la presse versées par le Trésor public. Soit 14,16 millions d’euros, un huitième des 110,4 millions distribués.
Au palmarès des subventions, l’empereur du luxe (propriétaire du « Parisien » et des « Echos ») dépasse largement son gendre, le milliardaire – mais moins -Xavier Niel, qui contrôle « Le Monde » (8,72 millions), et devance aussi Bayard Presse (« La Croix », 6,1 millions) ou la famille Dassault (« Le Figaro », 5,89 millions).
Vincent Bolloré, qui, l’an dernier, n’avait pas encore mis la main sur « Paris Match » ou le « JDD », s’est contenté d’un misérable coup de pouce de 408 000 euros. Une chance, au fond, pour un groupe où certains journalistes ne cessent de vitupérer « Radio France et ses gauchistes, payés avec nos impôts ».
Dans la liste de 446 titres de presse récemment publiée par le ministère de la Culture figurent des grands médias écrits comme « Libération » (5,4 millions reçus), l’« Huma » (3,88 millions) ou « L’Opinion » (2,07 millions), mais aussi des sites Internet (Blast, 0,83 million ; La Lettre A, 0,38 million ; StreetPress, 0,14 million).
On y trouve également de très modestes bénéficiaires dont les noms évoquent un tour de France à la Marcel Aymé : « L’Eclaireur du Gâtinais », « La Voix de la Haute-Marne », « Le Réveil Lozère », « Le Bonhomme picard », « Le Phare de Ré », « L’Essor bigourdan », « L’Impartial de la Drôme », « L’Affranchi de Chaumont »…
Et « Le Canard » ? L’an dernier, il a bénéficié des tarifs postaux et des taux de TVA réduits, comme les autres entreprises de presse écrite et comme moult boîtes d’autres secteurs économiques. Mais il est absent de la liste des 446 et n’a touché aucune subvention, vivant des ventes et des abonnements de ses lecteurs.
Article signé des initiales J.-F. J. – Le Canard 20/09/2023
Une réflexion sur “Ça arrose… certains”