L’affaire de l’annuaire perso de Pascal Pavageau, ex-patron de Force ouvrière, arrivait dans le prétoire ce 13 septembre, près de cinq ans après la révélation par « Le Canard » de l’existence de ce fichier, censé rester interne au syndicat.
« Ordure », « mafieux », « complètement dingue », « niais », les amabilités ne manquaient pas pour qualifier, dans ce joyeux trombinoscope, pas moins de 126 camarades. Sans oublier d’éventuelles mentions d’orientation sexuelle, d’appartenance à la franc-maçonnerie, de vilaines manies — « voleur dans les portefeuilles » — et quelques appréciations stratégiques, telles que « trop intelligent pour entrer au bureau confédéral » ou « brillant mais pas fiable ».
L’éphémère secrétaire général de FO — bien obligé de démissionner à la suite des révélations du Palmipède, à peine six mois après son élection — a piteusement ramé pour se défendre devant la 17ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Niant être à l’origine de ce fichage en bonne et due forme, Pavageau se dit victime d’une cabale et tente de faire porter le chapeau à deux proches collaboratrices, également prévenues dans cette affaire (« Le Monde », 14/9).
Si celles-ci ne contestent pas leur participation à l’élaboration de l’annuaire, elles insistent sur le fait qu’elles n’étaient pas aux manettes et avaient seulement roulé pour leur boss.
Le parquet, qui les suit, considère Pavageau comme l’« élément moteur » dans cette affaire. Il a requis contre lui six mois de prison avec sursis, et trois mois pour ces dames.
Le jugement est attendu le 31 octobre 2023, mais nul doute que ce fichier de noms d’oiseau leur vaudra d’y laisser quelques plumes.
Article signé des initiales L.G. – Le Canard 20/09/2023
toujours intéressant et bien documenté
Je ne fais que sélectionner, recouper des annonces, événements… en portant quelques fois des précisions ou mon avis. L’honneur revient aux journalistes ayant écrit les articles.
Amitiés
Michel