À connaître.

Si l’on présente souvent Albert Hofmann comme le père du LSD, on oublie parfois qu’il était laborantin pour « l’alchimiste » Arthur Stoll (1887 – 1971).

Le brevet états-unien de 1948 de la substance hallucinogène revient d’ailleurs aux deux chimistes.

Dans un long article, le NZZ am Sontag (03/09) analyse un livre tout juste paru en allemand, « Der Strakste Stoff » (La substance la plus puissante) de Norman Ohler.

Devenu docteur en chimie de l’EPFZ, Arthur Stoll suit son directeur de thèse Richard Willstatter en Allemagne en tant qu’assistant, puis comme professeur à Munich. À 30 ans, il revient en Suisse pour devenir chef du département chez Sandoz, à Bâle. Puis directeur.

Champion de la biochimie, Arthur Stoll sait isoler des principes actifs des plantes exotiques et les rendre utilisables pour des médicaments.

Le LSD testé à Dachau.

Dès l’arrivée des nazis au pouvoir, Arthur Stoll écarte Richard Willstatter – qui a les défauts d’être juif – de l’entreprise qui était informée dès 1942 du programme d’euthanasie des nazis.

Arthur Stoll correspond avec un alter ego proche d’Hitler et il semble très probable, d’après l’auteur Norman Ohler, « que des expériences avec le LSD aient été menées au camp de concentration de Dachau vers la fin de la guerre ».

Dans son ouvrage, Norman Ohler montre au passage, comment le laboratoire Sandoz a collaboré avec le régime nazi.


Jean-Luc Wenger. Vigousse. 08/09/2023


Une réflexion sur “À connaître.

  1. bernarddominik 20/09/2023 / 9h50

    Les nazis ont même utilisé des amphétamines dans l’armée pour augmenter les capacités des soldats.

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