… ça coince avec les maires
Début septembre, le président Emmanuel Macron a annoncé le déblocage en 2024 de 500 millions d’euros du fonds vert pour la rénovation énergétique des écoles, avec l’objectif d’adapter plus de 40.000 établissements scolaires au réchauffement climatique d’ici 10 ans. Jeudi, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Allal ont à leur tour lancé un premier « comité d’animation national » chargé de suivre l’avancement du programme.
Une remise en cause du pouvoir des maires
Les ministres écriront « dans les prochains jours » aux préfets et aux directeurs académiques afin qu’ils « identifient les projets prioritaires ». L’objectif étant de constituer d’ici fin 2023 la liste « d’une dizaine d’écoles par département » qui pourront faire l’objet de rénovations dès l’été 2024.
Une mesure qualifiée de « recentralisatrice » par l’Association des maires de France (AMF). « C’est une véritable remise en cause du pouvoir d’action des maires, c’est inacceptable », tonne auprès de notre journal Delphine Labails, maire PS de Périgueux (Dordogne) et coprésidente de la commission éducation à l’AMF. « Nous sommes propriétaires des bâtiments scolaires, nous avons une connaissance fine de nos territoires. On ne prescrit pas à l’État sa manière de gérer la police ou la gendarmerie ! » « C’est une crainte qui est totalement infondée, c’est exactement l’inverse », a répondu Christophe Béchu.
L’AMF pointe toutefois quelques « points positifs », à commencer par la confirmation que l’enveloppe de 500 millions d’euros annoncée par Emmanuel Macron serait bien débloquée tous les ans jusqu’en 2027, et uniquement à destination des écoles.
Une mesure nécessaire face au réchauffement climatique qui, par temps froid comme par canicule, peut lourdement impacter les capacités d’apprentissage des enfants… ainsi que les factures d’énergie.
Mais le chantier s’annonce colossal : selon Christophe Béchu, sur les « 43 908 écoles (publiques, N.D.L.R.), on considère qu’on en a au moins 40 000 qui ne sont pas aux normes ».
Juliette Mitoyen. Le Dauphiné Libéré. 11/09/2023
Même s’il y a à redire sur la manière cavalière de l’injonction de rénovation des unités scolaires dont le gouvernement à fait preuve envers les maires, dans l’esprit de l’adaptation écologique évitant le réchauffement de la planète, voilà une bonne décision.
Reste que le budget alloué — sans garantie aujourd’hui de renouvellement budgétaires à long terme ni d’évolution en fonction de l’augmentation du cout de la vie, des matériaux, des salaires -, un budget déjà minimisé fonction des travaux nécessaires et d’autre part ne résoudra pas le manque criant du manque d’instits professeurs.
Rappelons que l’augmentation des taxes foncières auxquels ne cesse d’être attaché bon d’obligations auparavant dévolues aux budgets de l’État, rebasculées, se répercutent sur le niveau de vie de tout à chacun.
MC
Les municipalités préfèrent souvent reconstruire ailleurs, et nos superbes anciennes écoles perdent leur vie. Ce serait bien de pousser à rénover plutôt que rajouter des sols betonnés et détruire un peu plus d’espace nature.