Libres jugements

C’est à la suite d’une intervention de Fabien Roussel qu’Emmanuel Macron a annoncé, lors de la réunion des chefs des partis politiques à Saint-Denis, la tenue prochaine d’une conférence sociale sur les très bas salaires. Le secrétaire national du PCF venait de réclamer une indexation des salaires sur les prix pour cause d’inflation.

Surprise des participants, qui ne s’y attendaient pas.

Et émotion, le lendemain, des partenaires sociaux, à commencer par le Medef, lorsqu’ils ont appris la nouvelle. Tous en étaient en effet restés à l’annonce d’Elisabeth Borne, le 12 juillet, quand elle avait reçu tour à tour les mêmes syndicats, salariés et patronaux.

La Première ministre leur avait alors promis pour la rentrée une concertation sur les salaires, mais aussi sur l’emploi des seniors, la prévention dans les métiers pénibles, les reconversions professionnelles ou encore le compte épargne-temps universel.

Deux mois ont passé, et la persistance de l’inflation a remis la question des salaires et du pouvoir d’achat au premier rang des préoccupations des Français.

L’idée de Macron est donc de mettre la pression sur les patrons à propos des bas salaires, en particulier dans les branches qui ont des niveaux de rémunération inférieurs au smic, soit, avant les vacances, une quarantaine sur 171.

Cette conférence sociale, qui rappelle le bon vieux temps de Hollande, avec lequel Macron voulait pourtant rompre, devrait, selon un ministre, être convoquée « très rapidement », à savoir début octobre.

L’idée est de parvenir à des accords de branches avant le vote définitif du Budget et, sinon, de soumettre les patrons récalcitrants à des sanctions, qui pourraient aller jusqu’à la suppression des exonérations de cotisations patronales, que réclame entre autres la CFDT.

Il ne sera pas dit que Macron n’a pas la fibre sociale. Oui, euh! (MC)

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Lu dans Le Canard Enchainé. 06/09/2023

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