Le parc du Puy du Fou, haut lieu du prosélytisme catholique traditionaliste…
… fondé par Philippe de Villiers, a accueilli 2,5 millions de visiteurs depuis le début de sa saison 2023 (contre 2,34 millions en 2022).
C’est un record célébré en fanfare, ou plutôt au son des clairons, annoncé ce mardi 5 septembre 2023.
« Jamais le Puy du Fou n’avait accueilli autant de personnes et jamais le Puy du Fou n’avait connu en une seule année une telle progression », se sont réjouies ses équipes, mardi, dans un communiqué.
Mais derrière le satisfecit touristique – que la famille de Villiers espère pouvoir reproduire avec son parc espagnol qui devrait passer « le cap symbolique du million de visiteurs annuels, avec 1,1 million de visiteurs attendus en 2023 » -, c’est de combat idéologique dont il est question.
Des spectacles qui “ne doivent rien à l’histoire et tout à la propagande “
Si ses spectacles de chevaliers ou de cirque gallo-romain peuvent paraître attrayants, la version de l’histoire vendue par le parc vendéen à grand renfort d’effets spéciaux est celle défendue par son fondateur, Philippe de Villiers, catholique traditionaliste, monarchiste et soutien de Zemmour à la présidentielle.
Une vision antirépublicaine, contre-révolutionnaire et pro-chrétienne qui, en creux, accompagne les mises en scène, et a été mise au jour par deux historiennes et deux historiens. Des chercheurs qui ont mené l’enquête et en ont livré les fruits dans Le Puy du Faux.

Enquête sur un parc qui déforme l’histoire (1). « Toutes les périodes sont maltraitées sans distinction » dans des spectacles qui « ne doivent rien à l’histoire et tout à la propagande », constatent-ils, rappelant que Philippe de Villiers lui-même dit mener « un combat culturel ».
« Il y a une vraie ambiguïté du parc au sujet de la vérité historique. Le service juridique et promotionnel répond qu’il ne s’agit que de divertissement, mais ce n’est pas présenté comme tel au public. Et encore moins aux scolaires, d’autant que de nombreuses classes visitent le parc. Par ailleurs, le problème n’est pas seulement que le discours du Puy est faux, c’est qu’il est politiquement si orienté », expliquait également, Pauline Ducret, à l’occasion de la parution du livre.
Une orientation que l’équipe du Puy du Fou a tenté de traduire au cinéma en janvier dernier, avec Vaincre ou mourir. Un film dont la trame consiste en la réhabilitation d’un chef vendéen, au détriment des valeurs républicaines. « Un vrai hold-up intellectuel », dénoncé par l’historien Pierre Serna.
Julia H. Source (Extraits)
- Le Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’histoire, de Florian Besson, Pauline Ducret, Guillaume Lancereau et Mathilde Larrère, éditions Les Arènes, 208 pages, 18 euros.
Selon « Le Monde » Source (Très courts extraits)
Un collectif d’historiens a fait la visite pour tenter de comprendre quel récit de notre passé est proposé. Ils en reviennent avec la conviction d’avoir assisté à une « falsification ». Le site ratisse large, des Gaulois à la seconde guerre mondiale. Pour en arriver à embrasser ce vaste paysage historique, de multiples points de vue étaient nécessaires.
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Le spectacle ne serait rien de plus qu’un divertissement populaire. Pourtant, si l’on en croit Philippe de Villiers, le Puy du Fou n’aurait rien d’innocent, il aurait bien un usage militant. « Je pense que la métapolitique a plus d’influence que la politique, aujourd’hui. Par mes livres et mon Puy du Fou, j’ai fait passer beaucoup plus d’idées qu’en restant la énième écrevisse de la bassine », disait-il, en 2017, pour expliquer sa décision de ne pas se présenter une troisième fois à la présidentielle. En employant le mot « métapolitique », cher à l’extrême droite, il reconnaissait mener un combat culturel et militant.
Selon « Babelio » Source (Extraits)
Une mise au point historique consacrée au spectacle du parc d’attractions du Puy du Fou présentant une histoire de France romancée, réinventée et erronée. Les auteurs passent au crible les erreurs historiques et les biais politiques présents dans ce divertissement. Le tout au service d’une propagande diffuse qu’il s’agit de repérer si on veut la combattre.
2 réflexions sur “Un parc qui cache bien son jeu.”