Précarité étudiante…

… « Sans les Restos »…

La rentrée universitaire approchant, les distributions alimentaires ont repris pour les étudiants. Les Restos du cœur, qui connaissent des difficultés financières, restent indispensables pour un grand nombre de jeunes, de plus en plus précaires.

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Ce centre de la mairie du Iᵉʳ arrondissement de Paris, situé sur la place du Louvre, est réservé aux jeunes de moins de 30 ans et aux étudiants, comme deux autres centres à Paris, sur les onze que compte la capitale.

Ce jour-là, par manque de bénévoles, tout le monde n’a pu être inscrit. « On leur a dit de repasser la semaine prochaine mais ils sont tous repartis avec un colis de dépannage. Cela fait partie des valeurs des Restos du cœur : quand quelqu’un se présente à nous, peu importe sa situation, il ne repart pas les mains vides », explique Camille Fiocconi, responsable du centre.

Selon elle, l’affluence sera encore plus forte en octobre, au moment de la rentrée universitaire : « En moyenne, on a entre 20 et 25 jeunes qui s’inscrivent à chaque distribution. » Son centre existe depuis octobre 2021 et compte déjà 734 inscriptions, un chiffre qui a pris de l’ampleur au moment de l’inflation en 2022.

Une fois inscrits, ces nouveaux bénéficiaires peuvent désormais venir une fois par semaine chercher des produits alimentaires et d’hygiène, une aide indispensable pour la plupart d’entre elles et eux.

Mélissa (1) sort du bâtiment, son cabas à roulettes rempli. Cette étudiante dans une école paramédicale raconte : « J’ai passé tout l’été à postuler pour trouver un job étudiant à côté de mes études, en vain. C’est pour ça que je suis obligée de venir aux Restos du cœur. » Pour l’instant, la jeune femme vit sur ses économies, qui sont censées couvrir ses frais d’inscription. Le recours à l’aide alimentaire lui permet de se nourrir le temps de trouver un travail à mi-temps.

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Aujourd’hui, l’association déclare accueillir 12 % d’étudiants, un chiffre « stable » par rapport à un nombre global en augmentation. Sur la campagne annuelle été et hiver 2022-2023, près de 64 % d’entre elles et eux étaient sans ressources, et celles et ceux qui déclaraient des ressources touchaient en moyenne moins de 200 euros par mois.

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Lors de la conférence de presse organisée vendredi 8 septembre dans le cadre de la rentrée universitaire, la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, s’est vantée de l’entrée de 35 000 nouveaux étudiants et étudiantes dans le système de bourses, un chiffre « qui ne comble que la moitié des pertes », selon Adrien Liénard, trésorier de l’UNEF, qui rappelle que depuis 2020, le système de bourses a perdu 73 000 étudiants.

Rappelons aussi qu’en février dernier, la proposition de loi socialiste sur l’élargissement du repas au Crous à 1 euro pour toutes et tous a été rejetée à une voix près. Aujourd’hui, seules les étudiantes et étudiants boursiers y ont accès automatiquement.

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Z. Kovacs. Médiapart. Source (Extraits)


1) les prénoms ont été changés selon leurs demandes.


Une réflexion sur “Précarité étudiante…

  1. Anne-Marie 10/09/2023 / 18h47

    Et tout ça dans la 5ème puissance mondiale !
    Mais cela semble un problème moins important que les 300 élèves portant l’abaya !

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