Un SOS à prendre en compte…

Gros coup de blues dans les associations.

En un an, plus de quatre sur dix (43 %) ont perdu des bénévoles y exerçant des responsabilités (président, trésorier, secrétaire). Plus inquiétant encore, une sur deux n’a pas réussi à les remplacer. Cette hémorragie est mise en lumière par le sixième baromètre de la Coordination des fédérations et associations de culture et de communication (Cofac), publié cet été. Elle est d’autant plus préoccupante que la situation s’est brutalement dégradée.

Jusqu’à il y a peu, environ 10% des responsables d’associations culturelles quittaient leur mandat chaque année mais ils se trouvaient naturellement des successeurs. La rupture est donc nette. Bien sûr, le Covid est passé par là, mais la pandémie est loin d’être seule en cause. Les répondants évoquent « une lassitude physique et morale », « une perte de motivation et de sens de leur engagement ».

D’autres pointent des raisons plus exogènes, comme les lourdeurs administratives pour organiser des mani­festations dans l’espace public ou la difficulté à embaucher des salariés. Mais, au-delà de tout, « ce qui pèse le plus, c’est le sentiment de non-reconnaissance de l’engagement bénévole, parfois même teintée de mépris », affirme la présidente de la Cofac, Marie-Claire Martel.

Cette désaffection de responsables impacte déjà certaines associations contraintes de réduire leurs activités, privant le public de spectacles et les artistes, de travail. « Ce qui nous inquiète le plus, ce sont les conséquences démocratiques. Moins de culture et moins d’engagement citoyen dans la culture signifient aussi moins de cohésion sociale et une intégration plus difficile des nouveaux arrivants ». Et donc un risque d’aggraver encore la désagrégation de la société à un moment où elle n’a jamais eu autant besoin de commun.


Olivier Milot. Télérama N° 3843


Appel des Restos du cœur…

… a été entendu, oui mais…

Plusieurs entreprises ont annoncé mardi des dons à l’association en difficulté ou à d’autres organisations caritatives. Dimanche, en raison de difficultés financières, les Restos du cœur avaient informé qu’ils allaient être contraints de réduire cet hiver le nombre de leurs bénéficiaires.

Lundi, la famille de Bernard Arnault, propriétaire du numéro un mondial du luxe LVMH, a ouvert le bal en indiquant verser une aide de 10 millions d’euros aux Restos du cœur.

Dans la journée de mardi, plusieurs entreprises ont également répondu à l’appel, comme la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale (actionnaire du groupe de presse EBRA auquel appartient votre journal), qui rassemble 14 des 18 fédérations régionales du groupe bancaire mutualiste, avec un don de 7,5 millions d’euros pour la Croix-Rouge ainsi que 5 millions pour les banques alimentaires. La fondation avait déjà versé 5 millions d’euros aux Restos du cœur en mars dernier.

Le géant TotalEnergies a également communiqué sur un don de 5 millions d’euros à l’association créée par Coluche, tandis qu’Altice France (SFR, RMC, BFM) a lancé une « opération spéciale », s’engageant à « doubler le montant récolté en versant aux Restos du Cœur 1 euro pour chaque euro donné par ses clients ».


Que les associations caritatives soient aidées de toutes parts est une chose, mais n’est pas le fond du problème. Le vrai problème est dans le montant des salaires, la précarisation de l’emploi, les aides d’états des collectivités locales en diminutions constantes, insuffisantes pour endiguer la pauvreté, etc.

Dans le même temps, regardez les profits réalisés par bons nombres d’entreprises… MC


3 réflexions sur “Un SOS à prendre en compte…

  1. bernarddominik 07/09/2023 / 8h47

    Le besoin de reconnaissance, c’est la nouvelle maladie, les gens veulent être reconnus, recevoir des marques de reconnaissance.
    Autrefois personne ne pensait à ça, on faisait parce qu’il le fallait.
    Notre société a rendu les gens malades.

  2. Anne-Marie 07/09/2023 / 18h29

    On ne gère pas la misère, on fait ce qu’il faut pour une société plus juste.

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