Communication et encore communication et blablabla…
En quête d’une nouvelle martingale, Emmanuel Macron a fait durer le suspense quant à son « initiative politique d’ampleur » promise dès le 2 août dans un entretien au Figaro. C’est finalement ce mercredi à partir de 15 heures que celle-ci se tiendra sous la forme d’un rendez-vous, rebaptisé « rencontres de Saint-Denis », avec les chefs de partis représentés au parlement.
La réunion – loin d’être inédite en Macronie – doit se tenir à la maison d’éducation de la Légion d’honneur, située dans le centre de la commune de Seine-Saint-Denis.
Une opération dont le chef de l’État, toujours privé de majorité à l’Assemblée, espère tirer parti et dont on vous résume les enjeux.
• Que propose Emmanuel Macron ?
Un refrain déjà entonné, en début de semaine, par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. « Vous avez une innovation démocratique qui est de proposer pour la première fois aux partis de mettre de côté un certain nombre divisions de formes, le président leur dit ‘’venez avec vos propositions, on va en faire quelque chose pour les Français’’ ».
• Comment se déroule la rencontre et qui participe ?
L’ensemble des forces politiques représentées au parlement sont invitées. Toutes ? Pas tout à fait. Le groupe Liot, à l’initiative notamment de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites sabordée par la Macronie au printemps dernier, n’a pas reçu de carton.
Le rendez-vous doit se tenir en deux temps. D’abord une réunion de travail à partir de 15 heures sous formes de deux tables rondes sur la situation internationale et les réformes institutionnelles. Aucun collaborateur ne sera présent et aucun dispositif n’est prévu pour la presse qui pourra uniquement filmer les allées et venues à l’extérieur du lieu de rendez-vous.
Puis, un dîner doit avoir lieu sur lequel l’Élysée n’avait, dans un premier temps, pas donné de précision. « Nous ne voulons pas participer à nouveau à une mise en scène médiatique. C’est la raison pour laquelle nous ne participerons pas au dîner que vous organisez en soirée et dont nous ne comprenons pas ce qu’il viendrait apporter à nos concitoyens », ont fait alors savoir les partis de la Nupes.
Finalement, le repas doit être l’occasion d’aborder les questions posées par les récentes émeutes urbaines, a tardivement fait savoir l’Élysée.
• Qu’est-ce que la gauche veut mettre sur la table ?
C’est d’abord « l’opération de communication » orchestrée par l’exécutif autour de cette rencontre que dénoncent les formations de gauche. « Au vu du contenu de votre politique et des termes de votre invitation, nous ne nous faisons pas d’illusion sur vos objectifs. Nous sommes désormais habitués à vos opérations de communication sans lendemain et sans effets. Vous avez déjà enterré les conclusions du Grand Débat comme l’essentiel des recommandations de la Convention Citoyenne sur le Climat », rappelle le communiqué de la Nupes.
À cela, s’ajoute le flou de l’ordre du jour, longtemps entretenu. « À quelques heures de cette réunion, je n’ai pas toujours pas eu d’information officielle de l’Élysée, ni sur les aspects logistiques, ni sur les modalités de l’échange », a déploré la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, mercredi matin sur LCI, jugeant cela « peu respectueux ». « La veille au soir à 20 heures, nous n’avons toujours pas l’ordre du jour de la réunion de travail prévu demain avec le président de la République. À part l’extrême-droite qui a eu son coup de fil. L’improvisation est totale. L’amateurisme aussi. Stupéfiant », observait déjà sur X (ex-Twitter) le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.
Sur le fond, les sujets prioritaires avancés à gauche sont ceux d’une rentrée marquée par l’urgence sociale : le recrutement des professeurs, le coût de la vie étudiante, l’inflation sur l’énergie, les produits alimentaires et les fournitures scolaires, mais aussi l’accès à l’eau et la rénovation des passoires thermiques.
« Nous ne sommes pas dupes de l’opération de communication qui vient après d’autres. Nous saisissons néanmoins l’opportunité de venir y parler des urgences sociales et écologiques », assure ainsi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
« Macron programme en cette rentrée l’austérité à tous les étages, les médicaments et soins moins remboursés. Le tout pour respecter le pacte budgétaire européen. Je propose un référendum : qu’on demande aux Français s’ils souhaitent suspendre l’application de ces règles absurdes », a ajouté, mercredi matin, Fabien Roussel.
Sans surprise, la droite LR — potentiel pivot pour obtenir une majorité à l’Assemblée — devrait avoir davantage l’oreille du président. Cela n’a pas échappé à Éric Ciotti qui – à l’instar du Rassemblement national dont le président Jordan Bardella a eu le droit (comme le patron de LR avant lui) à un coup de fil du président – ne cesse d’exiger un référendum sur l’immigration.
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De la communication rien que de la communication. Beaucoup de bruit pour rien. De toute façon l’état n’a pas les moyens financiers de faire et pas l’intention de se donner ces moyens.