Rentrée brûlante pour le gouvernement.
Emmanuel Macron a présidé mercredi son premier conseil des ministres de la saison, lors duquel il a présenté les grandes lignes de sa feuille de route, qu’il a ensuite détaillée dans un long entretien accordé à nos confrères de l’hebdomadaire Le Point. À quelques jours de la rentrée, le chef de l’État veut s’attaquer aux vacances scolaires : « Il y a trop de vacances, et des journées trop chargées », estime le président dans le magazine, précisant qu’il souhaite que les élèves en difficulté puissent faire leur rentrée « dès le 20 août pour leur permettre de faire du rattrapage ».
Alors qu’une partie de la France suffoque sous la canicule, Emmanuel Macron présentera lors de plusieurs déplacements courant septembre son projet de planification écologique. Les dossiers ne manquent pas. Et, le gouvernement marche sur des oeufs. Mercredi, Élisabeth Borne a tenté de couper court aux rumeurs de hausses d’impôts qui bruissent dans certains milieux économiques – sujet hautement inflammable. « Il n’est pas question d’augmenter les impôts des ménages », a martelé la cheffe du gouvernement sur France Bleu. Pourtant, l’exécutif ira bien chercher quelque part les milliards d’euros d’économie qui lui sont nécessaires pour boucler son budget 2024.
Le doublement du reste à charge sur les médicaments est évoqué. Cependant, il n’y aura pas d’augmentation des taxes sur l’alcool, comme cela avait été évoqué mi-juillet, a annoncé Élisabeth Borne.
Éviter le blocage
L’adoption du budget 2024 s’annonce animée à l’Assemblée et pourrait passer par un énième 49.3. Sans majorité absolue depuis plus d’un an, Emmanuel Macron cherche (toujours) à se relancer. Après l’échec d’Élisabeth Borne à élargir la majorité en cent jours, comme le président lui avait demandé avant la pause estivale, c’est Emmanuel Macron en personne qui va s’y atteler, en convoquant la semaine prochaine l’ensemble des chefs de partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat.
L’objectif de cette rencontre, qui devrait se dérouler en Île-de-France (la ville de Rambouillet (Yvelines), ou le château de La Celle-Saint-Cloud sont évoqués), est de trouver des sujets de consensus qui pourraient conduire à des initiatives partisanes, voire des référendums.
L’exécutif ne veut pas revivre les épisodes houleux qui ont animé l’hémicycle la saison passée, marquée par onze 49.3 et dix-sept motions de censure.
Les députés LR ont un rôle déterminant. Et le projet de loi sur l’immigration, que l’exécutif ambitionne de faire voter à l’Assemblée avant la fin de l’année, en sera l’exemple concret.
Confirmée à Matignon à demi-mot avant l’été, la Première ministre va devoir tenir bon. D’autant plus qu’Élisabeth Borne doit désormais composer avec un Gérald Darmanin qui ne cache plus ses ambitions pour 2027, et qui lorgne toujours sur Matignon. « 2027, c’est bien loin », a-t-elle évacué mercredi, assurant que le ministre de l’Intérieur conservait toute sa confiance.
Alexandra Simard. Le Dauphiné Libéré. 22 4/08/2023
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