Non, ce ne sont pas trois personnes, juste un tordu…
Les fiottes ou les trans comme toi sont des fins de race. Pour l’instant, on ne parle que de vous parce que c’est trendy avec Macron et copains, mais vous êtes une minuscule minorité. Ainsi s’exprimait sur X (ex-Twitter), le 31 juillet, le professeur Alexandre Mignon, anesthésiste à l’hôpital Bichat et… frère d’Emmanuelle, ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Élysée.
Tout est parti de ce tweet du même Mignon : « Plus d’argent pour payer les aides-soignantes et les infirmières dignement. On meurt encore de diabète et d’hypertension, faute de moyens ! Et on va ouvrir la PMA à des transsexuels. » Un jeune médecin réagit illico : « On dirait mon grand-oncle qui met des messages réacs sur Facebook. »
Alexandre Mignon lui envoie alors un message privé : « C’est comment ton nom ? Tu bosses où, Cocotte ? La sodomie, c’est comme l’impôt ! C’est le premier tiers qui fait mal. Toi ça ne te fait plus grand-chose à ce que j’ai compris. » Manque de bol, l’échange devient rapidement public, et, quand un internaute lui demande ce qui l’anime, le professeur de médecine récidive : « Mettre en garde contre cette décadence sociétale que nous acceptons et qui emmène la France comme Rome à sa ruine ! » Perseverare diabolicum…
L’éthique de langage
Ces tweets arrivent vite aux yeux des membres du conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris. Le président demande une enquête interne, un huissier est dépêché pour établir un constat. « Il est clair que ces propos contre-viennent à l’éthique et à la déontologie », confie au « Canard » un membre éminent de l’Ordre, qui ajoute qu’une plainte ordinale pourrait être déposée contre l’anesthésiste — la sanction potentielle allant du blâme à la radiation. De son côté, le doyen de la faculté de médecine, saisi par plusieurs étudiants, a lui aussi décidé de mener une enquête.
Il se trouve que le professeur Mignon n’en est pas à son coup d’essai. Le 15 mai dernier, à la suite d’accusations de harcèlement sexuel, d’injures et de menaces concernant plusieurs étudiantes, il avait été suspendu, à titre conservatoire, par la direction de l’AP-HP et la présidence de l’université Paris-Cité, selon l’arrêté tombé dans le bec du Palmipède. Une commission d’enquête interne a été constituée, et un signalement au procureur de la République effectué, via l’article 40 du Code de procédure pénale. Plusieurs auditions ont déjà été menées.
Contacté par le Volatile, le professeur Mignon estime qu’ « être contre la GPA pour tous ou contre la PMA pour les transsexuels, et leur financement avec nos impôts, n’est pas un signe d’homophobie ». Pas sûr que l’anesthésiste réussisse à endormir les instances avec cette défense…
Article signé des initiales J. C. Le Canard Enchainé. 16/08/2023