… toutes alliances avec LFI en vue des sénatoriales 2023, ce qui fait dire à Méluche et son équipe… Faure ne serait-il qu’un opportuniste de plus dans la famille PS à moins qu’il se soit servi de la Nupes pour éviter la dissolution de son parti. MC
C’est un cri déchirant poussé au cœur de l’été. « Olivier Faure a décidé de nous liquider, d’abord aux élections sénatoriales, ensuite aux élections européennes », se lamente un très proche de Jean-Luc Mélenchon, qui soupçonne désormais ses alliés de vouloir en finir avec la Nupes.
La direction de LFI en veut pour preuve que ses partenaires n’ont pas donné suite à leur seule requête concernant les sénatoriales : un candidat éligible dans le Puy-de-Dôme, à savoir le maire de Châteldon, l’Insoumis Tony Bernard. Faure, et plus encore le communiste André Chassaigne, qui est député du département, s’y sont opposés. Résultat LFI, qui ne compte aucun sénateur sortant, n’en aura toujours pas après le renouvellement du 24 septembre.
Dans une assemblée où Mélenchon a cumulé vingt ans de mandats, quelle cruauté ! Selon des collaborateurs du grand chef Insoumis, Faure et son homologue écolo, Marine Tondelier, « sont juste préoccupés par les équilibres internes dans leurs partis ». Pas le genre de Mélenchon, en effet, qui a surtout dans le collimateur le premier secrétaire du PS. Un des proches du patron de LFI résume ainsi ses humeurs
« Faure a perdu la boussole. Vouloir faire sa liste aux européennes est totalement irresponsable. Fabien Roussel avait commencé à défaire la Nupes, voilà que Faure fait la même chose ! »
Depuis la publication de sondages moins défavorables au Parti socialiste qu’auparavant, Olivier Faure est en effet sur un petit nuage. Il espère dépasser LFI et faire jeu égal avec Europe Ecologie-Les Verts aux élections européennes de mai prochain. Avec une liste qui, comme en 2019, serait conduite par le philosophe Raphaël Glucksmann, dont le premier secrétaire du PS considère qu’il n’a pas démérité pendant ses quatre années au Parlement européen.
Selon Faure, il ne faut pas « dramatiser » la multiplication des listes à gauche. « Dans toute l’Europe, argue-t-il, et notamment en Espagne, il y a des coalitions qui gouvernent ensemble mais partent en ordre dispersé aux européennes. »
En France, il y a dispersion de la gauche, mais cela fait longtemps que la « coalition » ne gouverne pas !
Article non signé – Le Canard Enchainé. 16/08/2023