Civitas : 15 ans de délires en soutane

Avant d’être menacée de dissolution par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’organisation catho facho Civitas a pu multiplier durant près de quinze ans — et en toute impunité — les délires antisémites, racistes, homophobes et se livrer à des manifestations violentes contre les spectacles qui la défrisaient. La dernière sortie de son fondateur, Alain Escada, qui souhaite retirer leur nationalité française aux Juifs, n’a donc rien d’un incident de parcours.

En octobre 2011, des commandos de Civitas interrompent ainsi à coups de poing la pièce de l’Italien Romeo Castellucci intitulée « Sur le concept du visage du fils de Dieu », qui se joue à Paris, au Théâtre de la Ville. Dans les manifestations de l’association – qui réclame déjà la restauration du catholicisme comme religion d’Etat -, il n’est alors pas rare d’entendre des participants hurler « Juif, la France n’est pas à toi ! »

En 2013, la légalisation du mariage homo déchaîne la haine et la fureur de Civitas. Deux ans plus tard, le gouvernement retire à l’association son agrément fiscal (qui permet aux adhérents de déduire des impôts une partie de leurs dons). Mais, dans la foulée, l’Etat la reconnaît comme parti politique ! De quoi lui ouvrir les portes d’un financement public (proportionnel au nombre de voix recueillies aux législatives).

Depuis, ce groupuscule d’agités du crucifix a multiplié les opérations musclées pour empêcher la tenue de spectacles et de concerts profanes dans des églises (même désacralisées depuis des siècles !). Dans la totale indifférence des pouvoirs publics. Aujourd’hui, Civitas ne devrait pas se plaindre de sa probable dissolution la procédure lancée par Darmanin lui permet de s’attribuer sur les réseaux sociaux la palme du martyr et le titre de « chrétiens persécutés ». Deo gratias !


Article signé des initiales H. L. Le canard Enchainé 09/08/2023


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