L’Énormité en marche, la guignolade, bravo Geoffroy Lejeune, quant à la « journaleuse »…
Depuis dimanche, journaux et réseaux sociaux brocardent la bourde majuscule relevée en première page du « JDD » nouveau, dont les valeurs actuelles ne semblent pas être celles de la rigueur journalistique.
Amputé d’une grande partie de son équipe, rafistolé grâce à quelques copains dépêchés en urgence, l’hebdomadaire avait décidé de consacrer son « Événement » aux victimes de ce que les gazettes appellent un peu légèrement les « faits divers ». Et, parmi ceux-là, l’histoire emblématique d’Enzo, 15 ans, qui a « reçu une lame en plein cœur » pour un regard, le 22 juillet en Normandie.
Piochant trop rapidement dans les archives qui illustrent diverses marches blanches à travers la France, un étourdi s’est régalé de deux photos qui feraient joli dans le journal. La première allait dévorer la » une « , l’autre occuper la moitié de la page 3, sur cinq colonnes.
Seulement voilà, les images choisies pour illustrer la mort d’Enzo montrent une procession organisée en mémoire d’un autre Enzo, tué par un chauffard en janvier dernier dans les Landes. Un drame qui ne fera pas une seule ligne dans le journal du 6 août. Et sans aucun rapport avec le jeune homme poignardé.
C’est pourtant autour de ce meurtre que Charlotte d’Ornellas, venue du magazine « Valeurs actuelles » dans les pas de Geoffroy Lejeune, va bricoler deux pleines pages, détaillant 18 autres drames qui se sont étalés sur dix-neuf ans. Meurtres, viols, agressions, et même, pour faire bonne mesure, la triste histoire d’un bébé né sans doigts à la main gauche. Un ensemble sobrement titré : « Un cri de douleur ».
En ouverture de cette rigoureuse enquête, la nouvelle rédaction du « JDD » a écrit elle-même une « Lettre ouverte au président de la république », présentée comme émanant des « familles de victimes », avec force « nous »et « on »trompeurs, alors que ces familles n’en auraient été que les signataires (« Le Dauphiné », 6/8). Et que la signature des parents de l’adolescent tué sur la route ne figure pas au bas du document.
Comme l’enseignait saint Augustin dans ses sermons, « l’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur par arrogance est diabolique ». Alors ? Persévérer ou pas ? « Le choix a été fait d’une photo de la » une » symbolique pour illustrer la détresse des familles face à l’atrocité. L’insécurité routière en fait partie et représente tous les autres combats », a osé Lagardère News (AFP, 7/8).
Quant à Lejeune, droit dans ses bottes, il a répondu à un détracteur sur X (feu Twitter) : « Aucune erreur d’illustration (…) Le fait que vous tentiez de polémiquer à ce sujet est l’illustration parfaite : au lieu de relayer [les] cris de détresse [des familles endeuillées], vous dénigrez le journal qui en parle »
Ne dit-on pas que trop de mauvaise foi tue la mauvaise foi ?
Sorj Chalandon. Le Canard Enchainé – 09/08/2023
Après un tel manquement à la vérité, l’étalage d’incompétences de la part de l’équipe rédactrice-contrôleuse de l’info, comme du responsable de l’hebdo, comment voulez-vous croire encore aux salades publiées par certains médias. MC
L’insécurité routière est aussi une réalité dont on parle peu. Pourtant il y a plein de fous du volant, d’imprudents qui mangent, boivent, fument, téléphonent en conduisant. Sans compter les routiers qui regardent des films sur leur tablette en conduisant (et oui!). Quand aux vols avec violence ils sont nombreux. Oui on parle moins des victimes de ces actes que de celles des policiers. On ne recherche pas souvent les auteurs de vols et violence (8% élucidés contre 13% il y a 30 ans selon France info). On peut critiquer la forme, le choix des victimes, les erreurs… mais cette réalité mérite mieux que le silence. Quant au JDD rentré dans l’escarcelle de Bolloré c’est encore à cause d’une loi bâclée par nos députés décidément bien incompétents
Étant hors sujet par rapport à la bourde magistrale, le commentaire ci-dessus n’apporte aucun positionnement vis-à-vis de certains médias. Nous le regrettons, car, hélas, il y a beaucoup à redire, mettre en garde… MC
Comment des milliardaires plein aux as reçoivent-ils en plus des subventions publiques pour des me(r)dias de désinformation et de manipulation de l’opinion ?
Ils se veulent « patrons de presse » et bien que ce soit avec leur « propre » argent !