Une haie d’honneur pour quatre policiers marseillais mis en examen pour violences
Accusés d’avoir passé à tabac un jeune Marseillais de 21 ans, en marge des violences consécutives à la mort de Nahel, quatre policiers ont été mis en examen, et l’un d’eux placé en détention provisoire. À cette décision, les syndicats Alliance et Unsa ont répliqué par une haie d’honneur pour leurs collègues.
Ils sont sortis des bureaux de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) sous les applaudissements d’une vingtaine de leurs collègues, réunis pour l’occasion. Les quatre policiers marseillais, à qui a été dressée cette haie d’honneur, n’ont accompli aucun acte de bravoure, mais vont être transférés vers le Palais de justice.
Accusés de « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours », ils viennent d’être mis en examen – et l’un d’eux placé en détention provisoire -, dans la nuit du 20 au 21 juillet. Une décision qui fait suite à une information judiciaire ouverte le 5 juillet dernier par le parquet de Marseille. L’enquête avait été confiée à la police judiciaire et à l’IGPN.
Le récit de la victime supposée avait alors suscité l’effroi. Traîné au sol, tabassé, laissé pour mort avec un tir de LBD dans la tempe…
Hedi, un Marseillais de 22 ans, avait depuis son lit d’hôpital, décrit aux enquêteurs de l’IGPN les circonstances dans lesquelles son chemin avait croisé, dans le centre de Marseille pendant la nuit du 1er juillet, celui d’un groupe de quatre personnes, identifiées comme des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC).
Le jeune homme a assuré qu’il se contentait de regagner son domicile, après avoir donné un coup de main dans le restaurant familial, quand des policiers s’en seraient pris à lui, de concert. […]
« Une scène de barbarie », avait alors commenté Jacques-Antoine Preziosi, son avocat.
Malgré ce récit détaillé, les syndicats Alliance et Unsa ont critiqué avec véhémence la mise en cause des quatre policiers – en particulier la mise en détention provisoire de l’un d’entre eux -, en apportant « leur soutien total aux collègues » et en exprimant « l’inquiétude et la colère des policiers ».
Article signé des initiales H.K. Quotidien L’Humanité. Source (Courts extraits)