La volonté de certains maires, planquer la pauvreté. Pondre une amende, un arrêté municipal est plus facile que de résoudre ce problème de société. MC
Ces dernières décennies, plusieurs villes de France ont cherché par tous les moyens à effacer les populations marginales de l’espace public.
Un phénomène qui gagne du terrain et pose une question cruciale : qui a droit à la ville ?
À Angoulême (Charente) depuis le 12 juillet, il n’est donc plus permis, par arrêté municipal, d’être « debout », « assis » ou « couché » sur la voie publique, si l’on gêne la circulation.
Arguant de nombreuses plaintes de riverains au sujet d’attroupements sur la place du Champ-de-Mars, la municipalité a pris, au cœur de l’été, cette étonnante décision. « La station assise ou allongée lorsqu’elle constitue une atteinte à la circulation […] ainsi que la station debout quand elle entrave manifestement la circulation des personnes, la commodité de passage, la sûreté dans les voies et espaces publics » sont interdites, précise l’arrêté présenté par la mairie comme un moyen de lutter contre l’installation de marginaux sur cette place.
La police municipale, qui commence une formation sur le sujet, pourra délivrer aux contrevenants une amende de 35 euros. En ligne de mire : les « groupes d’individus immobiles ou peu mobiles, accompagnés ou non d’animaux qui présentent un comportement perturbateur, provoquant ou d’obstruction ».Du Ubu dans le texte. Et une nouvelle chasse administrative anti-marginaux qui confine à l’absurde.
La Ligue des droits de l’homme (LDH), à laquelle se sont joints une trentaine de requérant·es – associations, élu·es, habitant·es – a déposé un recours en référé au tribunal administratif qui rendra ses attendus le 1er août.
Un collectif d’habitant·es et d’associations a également rédigé une lettre d’interpellation au maire divers droite Xavier Bonnefont, qui s’était déjà illustré en 2014 en voulant installer des « grillages anti-SDF » sur les bancs publics de la place du Champ-de-Mars.
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La manière singulière dont a été rédigé l’arrêté ouvre la porte à toutes les dérives. « Si je m’arrête dans la rue pour regarder mon téléphone et que je gêne la circulation, je suis passible d’une amende ?, ironise l’élu d’opposition. Et puis bon courage pour récupérer des amendes auprès de ces populations précaires ! »
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Le maire d’Angoulême n’est pas le premier édile à tenter de contraindre adminis-trativement l’occupation de l’espace public, quitte à exclure de la ville une partie de la population aux pratiques jugées déviantes. Avant lui, Gaël Perdriau, l’édile de Saint-Étienne (Loire), avait signé un arrêté similaire à l’été 2015, lorsqu’il était encore membre du parti Les Républicains (LR).
Article signé des initiales Y. A. et L. D. Médiapart. Source (très courts extraits)
Encore un article de Médiapart à charge diront certains des lecteurs de ce blog. Pourtant, avant de récriminer cette source d’information, reconnaissons qu’elle ne se trouve pas dans l’un des journaux dont les propriétaires font partie de la caste milliardaire… MC
Oui c’est tout à fait honteux. Mais ces arrêtés seront sûrement supprimés par le tribunal administratif. Cela concerne 2 villes, pas grand chose. Mais j’aimerais qu’on m’explique ce qu’est une pratique déviante pour Mediapart, car je ne vois aucun lien entre cet arrêté et ce qu’on appelle pratiques déviantes. C’est encore là un exemple du détournement de vocabulaire de Mediapart. Je précise bien que je trouve cet arrêté honteux. Ce que je critique chez Mediapart c’est une sur-interpretation, méthode dont je ne vais pas vous rappeler l’inventeur.
Ni mediapart ni la ldh n’ont pris la défense de 2 femmes archéologues agressées à St Denis parce qu’elles étaient en débardeur, vu les températures de ce mois de juillet on les comprends, la municipalité de St Denis a du prendre des mesures de protection.