… relever l’info qui fait vendre, mise en avant !
Avec cette histoire de sous marin pour milliardaires construit à l’économie pour reposer à côté du « Titanic », on a touché le fond.
Beaucoup se sont étonnés du battage médiatique mondial et ininterrompu autour du « Titan » et de ses cinq passagers, alors que la noyade de 700 migrants causée par la marine grecque dans ses eaux territoriales n’a pas suscité autant d’émotions.
« Une situation intenable », a jugé Obama en personne, s’offusquant de la différence de traitement. « Cinq hommes portés disparus : plusieurs millions pour les sauver. 750 migrants disparus : resserrer les frontières », a écrit la compagne d’Omar Sy sur son compte Instagram. Cela a valu aux deux, et à beaucoup d’autres, des tombereaux d’injures sur les réseaux sociaux.
Demeure la question : pourquoi relater un naufrage de milliardaires vaut-il plus que celui de migrants ?
Cynique pour cynique, d’un pur point de vue comptable, c’est un non-sens : 700 migrants à 4 000 euros la place, c’est 2,8 millions d’euros de recettes. Les trois milliardaires payants, à 250 000 euros la place, n’ont rapporté que 750 000 euros à l’entreprise qui les a tués.
Le trafic de migrants est d’un meilleur rapport que le tourisme de milliardaires, mais il émeut moins. Ils sont si nombreux à s’être noyés en Méditerranée depuis dix ans, plus de 20 000, que c’est devenu d’une grande banalité.
Des milliardaires dans une boîte de conserve qui ne résiste pas à la pression, en revanche, c’est inédit.
Cela vaut bien un déluge de moyens pour les sauver — plusieurs avions militaires, une dizaine de navires d’expédition, des véhicules sous-marins autonomes, dont le robot français Victor 6000.
Plus personne ne recherche, en revanche, les centaines de femmes et d’enfants qui étaient dans les cales du chalutier coulé.
Conclusion : quand on meurt, il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et migrant si l’on veut que les larmes coulent aussi.
Article signé des initiales J.-M. Th. Le Canard enchaîné. 28/06/2023
S’il fallait une raison à mon recul vis-à-vis de l’information, vous avez ci-dessus une des explications. Michel
🖤
On fait beaucoup d’histoires pour des gens qui ont choisi leur destin. Monter dans un bateau pourri ou dans un sous marin trop fragile ressort du même excès de confiance dans sa chance. On va me dire que les migrants n’avaient pas le choix, mais c’est un argument qui n’a pas de sens, tous avaient le choix ou alors c’est supposer que ce sont des irresponsables, donc des handicapés mentaux.