… en vitrine publicitaire de Macron le Petit
Qui est derrière cette belle photo ?
Le 4 juin 2023, Macron le Petit reçoit à l’Élysée le chef indien d’Amazonie, Raoni.
Embrassades, effusion, énième engagement solennel pour la sauvegarde de l’Amazonie. Et, si l’entremetteur Robert Dardanne était à la manœuvre ? C’est ce qu’affirme l’association Maïouri Nature Guyane (1), et disons d’emblée que cela tient la route.
Dardanne s’est en effet décerné le titre de président de l’association Forêt Vierge et a réussi un coup de maître en approchant Raoni dès 2016, lui faisant faire une tournée européenne en 2019. Il a bel et bien joué son rôle dans la rencontre Macron-Raoni.
(285 000 habitants) manque d’électricité. Actuellement, pour en produire, il faut compter sur le fioul (la centrale de Cayenne), le barrage de Petit-Saut, divers petits ouvrages. Sans oublier ce dont on va parler, c’est-à-dire les centrales à biomasse.
Retenons à l’arrière-plan l’existence de la base de fusées de Kourou, qui consommerait, selon des chiffres officiels, 18 % de l’électricité guyanaise. Insistons sur l’adjectif « officiel », car tout ce qui concerne Kourou est le plus souvent secret d’État.
Revenons à Dardanne. Il se présente comme un écologiste, mais son itinéraire réel montre un businessman opportuniste, constamment à la recherche d’un coup. Dans l’immobilier, dans le transport aérien, dans l’informatique, dans le soin aux vieux, dans les maisons de retraite.
En 2005, il crée avec d’autres la société Voltalia (il en était le P-DG et y reste influent), qui entend développer la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (2). Dont, en Guyane, la biomasse. En deux mots, on crame du bois et des déchets végétaux, dont la combustion produit de la vapeur d’eau. Cette dernière, sous pression, actionne une turbine qui fait tourner un alternateur. Chouette, hein ?
Ben non. Les opposants locaux parlent d’une opération qui menace l’équilibre agricole et forestier d’un joyau : la Guyane est couverte à 96 % d’une forêt équatoriale humide. Voltalia possède deux des trois centrales à biomasse de Guyane et se bat avec des concurrents comme Idex, qui en installe deux nouvelles à… Kourou, l’insatiable. Les gens d’Idex présentent leur; groupe comme un « acteur indépendant engagé depuis 60 ans dans la décarbonation des territoires (3) ». Soit depuis… 1963. Bien inventé.
Maintenant, l’essentiel. Un lobby informel d’une rare intensité travaille depuis des années, qui réunit notamment, côté public, l’Agence française de la transition écologique (Ademe), l’Agence française de développement (AFD), la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF). Soutenant comme de juste l’industrie par des subventions, il a obtenu l’incroyable : l’Europe a accepté le maintien d’une dérogation scélérate (4).
Résumé incomplet : on pourra, en Guyane, utiliser 15 % de la surface agricole pour « faire » de la biomasse, contre 3 % en France métropolitaine. Ce que ne disent pas les lobbyistes, c’est que l’on produira massivement des biocarburants, en détournant du marché alimentaire des plantes comestibles. En Guyane, les « plantations à vocation énergétique » pèsent 70 000 tonnes, mais pourraient atteindre 160 000 tonnes en 2030.
Qui va morfler ? D’évidence, la forêt. Tous les gens intéressés à cette belle aventure le nient, mais l’engrenage finira par emporter le bras et le reste. La Guyane dispose de politiciens de classe, comme ce M. Thibault Lechat-Vega, qui se prétendait l’an passé proche de La France insoumise.
Devenu vice-président de la collectivité territoriale de Guyane (CGT), il soutient à fond l’usage de la biomasse. Citation : « Quand est-ce que l’on va arrêter de nous mettre sous cloche alors qu’un quart des Guyanais n’a pas accès à l’électricité ? »
Il y aurait bien une solution, ou plutôt deux. Le soleil, omniprésent (à quand des chauffe-eaux solaires pour tous les habitants ?) et le vent, fort et stable, au moins sur le littoral. Ne manque que le courage politique.
Fabrice Nicolino. Charlie hebdo. 21/06/2023
Dès qu’il y a Macron dans l’affaire, je soupçonne un coup fourré
Mais je ne vois pas du tout pourquoi tu dis ça, Christine.
Voilà un homme Élu par le peuple par deux fois, qui aura bientôt passé plus de 10 ans à faire le bien de la population française…
Enfin une toute petite partie d’entre eux…
Pour les autres ça ne valait pas la peine de faire des efforts, ce ne sont que des ingrats, un, Monsieur Manu des beaux quartiers
C’était pour la France l’occasion de protéger ce joyau de la forêt équatoriale qu’est la Guyane. Et on va passer à côté. Pour moi la biomasse est justifiée si elle utilise les déchets du débroussaillement, autrement c’est du gâchis. Mais Macron est toujours à la recherche de coups médiatiques, et Raoni lui a servi à ça. La forêt, si ça ne rapporte pas de pognon il s’en fout.