« Pour que les principes de laïcité soient respectés, ils doivent être compris » : sur BFMTV, en fin de semaine dernière. Pap Ndiaye a livré un numéro d’équilibriste dont lui seul a le secret.
Si les caméras sont sur lui, c’est qu’en l’espace d’un mois, dans trois écoles de la ville de Nice, des élèves de 9 d 11 ans, on prie en public dans la cour de récréation, pendant la pause méridienne.
Selon le rectorat, le 16 mai 2023, ce sont 10 écoliers de CM1 et CM2 qui sont pris sur le fait, et le 5 juin 2023, dans une autre école à quelques kilomètres de là, ils sont au moins trois.
Le 8 juin, toujours entre midi et deux, un élève de CM2 d’une école de l’ouest de Nice décide, cette fois-ci, d’organiser une minute de silence en hommage au prophète Mahomet.
Immédiatement, les équipes éducatives lancent l’alerte.
En coulisse, le rectorat s’inquiète : « La rectrice de l’académie de Nice a immédiatement demandé au directeur des services départementaux de l’Éducation nationale des Alpes-Maritimes de prévenir le maire, Christian Estrosi », confirme le rectorat à Charlie Hebdo, assurant que tout a été mis en place pour faire respecter le principe de laïcité dans ces écoles et sanctionner les élèves auteurs des faits.
Des faits « extrêmement graves », nous dit le cabinet d’Estrosi, qui s’est empressé d’écrire à Matignon… à grand renfort de communication sur les réseaux sociaux.
Au rectorat, la sidération est totale : une telle recrudescence de cas de prières sauvages dans des écoles publiques, sur une période resserrée, « on n’avait jamais vu ça ! nous assure-t-on. Dans des écoles primaires à Nice, c’est vraiment la première fois ! Les abayas, c’est une chose, mais là, quand même… »
Pour Gilles Jean, enseignant et secrétaire départemental du SNUipp-FSU, premier syndicat dans le premier degré, « ce sont des atteintes à la laïcité intolérable, qui doivent nous amener à une vigilance de tous les jours ».
Ferme, il explique à Charlie : « Ces enfants reproduisent ce qu’ils voient à la maison. » Pour Christian Estrosi, derrière ces prières récitées par des enfants se trouvent des « filières » qu’il s’agit d’identifier : « L’enquête révélera des choses, déclare-t-il. C’est un sujet qui me préoccupe particulièrement depuis que l’on accepte des familles de retour de Syrie. »
Une fausse piste pour le rectorat : « Aucun des élèves ne fait l’objet d’un retour de zone, il ne faut pas tout mélanger. »
Pour Yannis Roder, professeur d’histoire-géographie et directeur de l’Observatoire de l’éducation à la Fondation Jean-Jaurès, il n’y a pas lieu de s’étonner : « Quand la religion prend une place extrêmement importante dans le foyer, il faut s’attendre à ce que des enfants continuent de faire les mêmes choses dans l’enceinte de l’école. »
Reste à savoir comment traiter ces cas, qui concernent des enfants particulièrement jeunes.
Le garçon d’une dizaine d’années qui a incité ses camarades à observer une minute de silence pour le Prophète a été le sujet d’une « information préoccupante » envoyée au conseil départemental des Alpes-Maritimes, a expliqué à Charlie Hebdo le rectorat de l’académie de Nice.
Une alerte a également été émise à l’intention de la préfecture pour « suspicion de radicalisation ». « L’enfant ne devient pas « fiché S », croit-on judicieux de nous préciser. L’idée, c’est que les services de renseignements écartent toute menace et vérifient que les parents ne sont pas dangereux. » En attendant, l’écolier a été exclu de la cantine scolaire et a pris des vacances anticipées. « On ne peut pas se permettre un nouveau Samuel Paty », nous confie-t-on dans l’entourage de la rectrice.
Martin Lon. Charlie Hebdo. 21/06/2023
La question au sujet de cette information est savoir ce que cela implique et les remèdes à apporter pour que la laïcité dans les écoles publiques ne soit pas un vain mot.
Certes ça ne résout pas les problèmes du prosélytisme cultuel, mais Aussi bien les politiques que les médias en s’emparant de cette information ne font-ils pas justement le battage que cherchent les pourvoyeurs de cultes. MC
Au secours !
Dans ma jeunesse il y avait une aumônerie dans les collèges et lycées. Pourquoi ne pas prévoir une salle de prière pour les croyants leur permettant pendant la pause de midi de faire leurs prières en toute sérénité. La laïcité ne signifie pas l’interdiction des cultes.
Certes la laïcité n’interdit aucun culte, bien au contraire chacun est libre d’honorer sa croyance…
Je me sens d’autant plus libre de répondre (étant « grâce à dieu » disait Mouloudji) un athée invétéré, mais tout autant tolérant.
Sauf dans les lieux public ou la mixité religieuse ne peut laisser aucune place à une prépondérance cultuelle quelconque… Sans être considérée à du prosélytisme, a des prêches « embrigadeuses », voire plus.
La crèche de noël dans les locaux d’entrées dans la Mairie de Perpignan (louis Alliot, ou celle de Narbonne, Menard) entre autres, procèdent au dévoiement de la démocratie, à la volonté d’imposer un culte catholique (au milieu d’une région largement partager avec le culte protestant et islamique) c’est demain le retour à l’inquisition possible et cela ne peut être dans une France à la fois multiraciale, cultuelle et culturelle, sans stigmatisation de telle ou telle communauté.
Mais regardons les choses en face.
Toi, ou toi, peux-tu dire de qui, de quoi s’est composé ta famille et par extension, le « peuple » français au fil des temps…
Qui sommes-nous pour affirmer qu’un jour, nous n’avons pas été des métis issus de migrands, de parias…