PARCOURSUP et le business…

… des diplômes pourris

« Tu veux trouver du taf, mais flemme de Parcoursup ? » Pour les jeunes inscrits sur la plateforme d’orientation postbac, souvent désorientés et inquiets pour leur avenir scolaire, la réponse est sûrement oui. Et combien de ces milléniaux aspirent à intégrer une école « avec une vraie conscience éthique, écologique et écoresponsable » ?

Sur TikTok, ces publicités pour des formations privées, toujours onéreuses et souvent « greenwashées », pullulent.

Problème : alors qu’elles revendiquent une reconnaissance de l’État, via un titre délivré par le ministère du Travail, les certifications qu’elles dispensent ne sont pas validées par le ministère de l’Enseignement supérieur et n’attestent donc ni un niveau d’études ni le moindre grade académique.

Ces titres RNCP (pour « Répertoire national des certifications professionnelles ») peuvent même être loués et partagés entre écoles. Ainsi, vous obtiendrez la même certification à l’intitulé vague, comme « chargé de communication » ou encore « responsable du développement commercial », que vous soyez étudiant dans tel établissement de « business écolo » ou dans tel autre, spécialisé dans la mode, l’intelligence artificielle ou encore le sport.

Pour cibler un public jeune, et donc angoissé par l’avenir, ces écoles au rabais ont chopé la bonne technique : recourir aux influenceurs, comme la youtubeuse EnjoyPhoenix, véritable mastodonte de quelque 10 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux.

Sur son compte TikTok, elle propose elle aussi une « autre solution » que la fac – qui ne lui a servi à rien, précise-t-elle – pour trouver sa voie : s’inscrire dans l’une de ces formations, moyennant des frais de scolarité exorbitants.

Pour celle vantée par EnjoyPhoenix, compter entre 8 000 et 9 451 euros l’année. « Je trouve que c’est une école qui est dans ma démarche écoresponsable et je trouve ça bien de mettre ça en avant », assume-t-elle, sans toutefois préciser le montant de sa commission. Car cette « mise en avant » a un coût pour les écoles, comme le rappelle pudiquement la mention légale « partenariat rémunéré » apparaissant en bas de la vidéo.

Notons que d’autres comptes ne s’embarrassent pas de ces mentions et se livrent carrément à de la publicité déguisée. De faux conseillers d’orientation 2.0, mais de vrais communicants à la solde de ces boîtes qui les rémunèrent. Un véritable petit business du stress postbac, en somme.


Martin Lon. Charlie hebdo. 14/06/2023


5 réflexions sur “PARCOURSUP et le business…

  1. bernarddominik 22/06/2023 / 9h09

    Aucune loi n’interdit de vendre des formations bidons. Et c’est voulu, car les partis et les syndicats y prélèvent leur part. Toute formation devrait recevoir un agrément de l’éducation nationale avec vérification et contrôle de la nature exacte du cursus, et un diplôme validé par l’éducation nationale devrait être délivré. Actuellement c’est une véritable foire eux puces, on y vend tout et n’importe quoi.

    • Libres jugements 22/06/2023 / 15h27

      C’est vrai Bernard, aucune loi n’interdît de vendre des formations bidons… D’un autre côté cela n’empêche personne de dénoncer ce fait.
      Michel

    • Libres jugements 22/06/2023 / 15h25

      C’est vrai, Christine, et la seule solution serait de changer de société… oui, mais pourquoi ?
      Amitiés
      Michel

  2. Anne-Marie 22/06/2023 / 19h22

    Je suis toujours effarée de voir le succès de ces crétins d’influenceur-euses !

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