TikTok…

Le réseau soupçonné d’être le cheval de Troie espion, de Pékin – tout comme Tweeter ou Facebook, Google ou beaucoup d’autres… Un monde influenceurs ou détracteurs en plus ? MC

Dès qu’il est question de sécurité nationale, le doute profite rarement à l’accusé.

Depuis quelques mois, la liste des pays ayant interdit l’utilisation de TikTok sur des terminaux utilisés par le gouvernement ou l’administration ne cesse de s’allonger. Fin décembre, les États-Unis ont été parmi les premiers à ouvrir le bal. Ils ont depuis été rejoints par la Commission européenne, le Canada, le Royaume-Uni, la France, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

De quoi est accusé TikTok ? Au mieux de représenter un risque en matière de sécurité, au pire d’espionnage voire de manipulation. D’être chinois, surtout, et de tomber à ce titre sous le coup des lois permettant à Pékin d’avoir accès à ses données (comme du reste c’est aussi le cas aux États-Unis pour le FBI et la NSA avec le Cloud Aet).

Une porte dérobée pour le PCC ?

Paranoïa ou clairvoyance ? Rien n’a jamais vraiment pu être prouvé sur d’éventuelles connexions de ByteDance et des autorités chinoises, ou sur le caractère « non fortuit » de certaines failles de sécurité découvertes dans l’application. Mais depuis quelque temps, les indices s’accumulent.

L’an dernier, plusieurs articles avaient révélé que les employés chinois de l’entreprise pouvaient accéder aux données de centaines de millions d’utilisateurs américains ou européens.

Selon Forbes, plusieurs journalistes enquêtant sur TikTok ont aussi été espionnés – faits reconnus par Byte-Dance, mais mis sur le compte d’employés indélicats et prestement licenciés. La semaine dernière, un ancien responsable de ByteDance, Yintao Yu, a affirmé devant un tribunal californien que le Parti communiste chinois disposait d’une porte dérobée dans l’application, et qu’il l’a notamment utilisée en 2018 pour surveiller des opposants pro démocratie à Hong Kong.

À cela s’ajoute une polémique récurrente du traitement fait par TikTok des données (biométriques notamment) de ses utilisateurs, sujet qui vaut à l’entreprise de rester sur le gril du. Congrès américain. Face aux accusations, Byte-Dance a toujours nié en bloc. Aux États-Unis comme en Europe, plusieurs enquêtes ont été lancées, mais la conviction de certains responsables semble déjà faite.

Le patron de la FCC, le puissant gendarme américain des télécoms, réclame depuis des mois l’interdiction totale du réseau chinois. Le pas vient d’être franchi dans le Montana, dont le gouverneur a promulgué le 17 mai une loi bannissant TikTok à partir de 2024, y compris pour les particuliers. Dénonçant une mesure contraire à la liberté d’expression, ByteDance a porté l’affaire en justice.


Article signé des initiales J-M.L. le Dauphiné Libéré. 18/06/2023


Une réflexion sur “TikTok…

  1. bernarddominik 19/06/2023 / 19h42

    Tout comme Facebook Twitter Google Android Windows, Apple… sont des espions des USA. Le ministère des armées a imposé Linux pour ses PC sensibles, car le source de Linux est public. Microsoft Google peuvent accéder comme ils veulent à nos données personnelles.

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