Mohamed Sifaoui au sortir de son audition devant la commission d’enquête du Sénat, était reçu en majesté sur BFMTV. Sans contradicteur, il a pu fanfaronner sur une des chaînes qui depuis des années se repaît de ses élucubrations délétères.
Mohamed Sifaoui est notre invité, trompette Alain Marschall jeudi sur BFMTV. Le journaliste se retrouve au centre du scandale du Fonds Marianne, il a été entendu par la commission d’enquête du Sénat.
D’habitude, l’incontestable expert est entendu sur tous les plateaux télés, de BFMTV à LCI en passant par CNews et France 5, pour délivrer ses précieuses analyses sur le continuum entre les femmes qui portent « une serpillère sur la tête » et le terrorisme islamiste.
Olivier Truchot lui demande : « Vous n’êtes coupable de rien, c’est ce que vous avez dit aux sénateurs. »
Samuel Gontier. Ouch !, cette attaque en règle laisse présager d’une interview sans concession.
- Mohamed Sifaoui. « Je ne suis coupable de rien ».
S. G. Ouf, je suis rassuré.
- M. S. « Mais il n’appartient ni à la commission d’enquête du Sénat, ni à l’IGA ni au système médiatique, qui est parfois médiocre, de me salir ou de me blanchir ». « Je suis attaqué de toutes parts par des gens qui racontent n’importe quoi ou essaient de me salir pour régler des comptes personnels ou des questions idéologiques anciennes parce qu’ils appartiennent à un courant que j’ai toujours combattu. »
Alain Marshall, qui plane bien au-dessus de la médiocrité du système médiatique, s’enquiert : « C’est quel courant ?
M. S. — C’est surtout Mediapart.
— C’est l’islamo-gauchisme, c’est ça ? »
S. G. Excellent réflexe journalistique de l’intervieweur qui associe illico Mediapart à un courant de pensée salafisto-terroriste.
- Ravi, Mohamed Sifaoui confirme : « C’est ce que j’ai qualifié les islamo-gauchistes, dont Mediapart. Si on pense encore que Mediapart est un journal d’information, c’est qu’on est bien naïf. »
S. G. Alors que Mohamed Sifaoui, lui, est un vrai journaliste d’information : il s’est fait connaître grâce à une « infiltration » d’une cellule terroriste d’Al-Qaeda (fantasmée), a démontré que la communauté asiatique n’était qu’une mafia (bouffeuse de riz gluant) et a révélé où étaient cachés les restes d’Estelle Mouzin (qui étaient des os de moutons). Ces hauts faits d’armes lui ont valu le statut d’expert incontesté sur les chaînes de télé — et de « caution scientifique évidente » pour le préfet Christian Gravel, patron du CIPDR (Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation) chargé d’administrer le fonds Marianne sous l’autorité de Marlène Schiappa.
Imperméable à la médiocrité médiatique, Olivier Truchot demande à son tour :
- « Médiapart mène un règlement de compte personnel contre vous ?
- M. S. Contre un courant de pensée auquel j’appartiens, celui de la laïcité, de la République et celui de la dénonciation ferme de l’islam politique. »
S. G. Là-dessus, Mohamed Sifaoui est imbattable. Par exemple, en 2019, si on lui avait demandé son avis, il aurait évité les terribles meurtres commis à la préfecture de police :
- M. S.« Voir une personne dont ce n’est pas la culture embrasser la religion musulmane à 45 ans, ça doit poser question. Il faut que ça pose question. »
S. G. Seul un expert de sa trempe est capable de fixer la limite d’âge respectable pour embrasser la religion musulmane (44 ans ? 41 ans ? 27 ans ? 3,5 ans ? Il ne l’a pas précisé ce jour-là sur BFMTV.)
Olivier Truchot remarque :
Nan mais là c’est les sénateurs, c’est pas Mediapart qui vous ont interrogé.
- M. S. Vous avez vu comment j’ai répondu et je réponds sur le même ton. »
S. G. Hautain, méprisant et insultant, ça fait toujours plaisir.
- M. S.« Je ne suis pas venu ici pour clamer haut et fort que je suis innocent. Je le suis. »
S. G. Ouf, j’ai eu peur.
« Mais y a aussi d’autres enjeux. — Des enjeux politiques ?, s’empresse Olivier Truchot.
- M. S. Evidemment qu’y a des questions politiques profondes. »
S. G. Aussi profondes que la pensée d’un spécialiste du bidonnage.
- M. S. « Je formule des reproches à l’égard de Marlène Schiappa mais elle n’est coupable d’aucun détournement de fonds, c’est absurde.
Vous dites qu’elle se défend mal.
- M. S. Elle se défend très mal. »
S. G. Au contraire de Mohamed Sifaoui, qui se défend avec tact et persuasion.
- M. S. « Et je constate qu’elle n’est pas calibrée pour mener ce combat contre l’islamisme, elle n’a pas les épaules. »
S. G. Elle n’aurait pas dû « sortir de ses fourneaux » comme le disait l’expert sur France 2 à propos de Latifa Ibn Ziaten, mère d’un soldat tué par Mohamed Merah en laquelle Mohamed Sifaoui a su reconnaître une complice des wahabbo-salafo-fréristes terroristes grâce au voile qu’elle porte en signe de deuil.
[…]
« La question est de savoir si Marlène Schiappa vous a accordé des fonds parce qu’elle vous connaissait, reprend Olivier Truchot. Elle dit qu’elle vous a croisé par hasard.
- M. S. C’est risible. J’ai été invité dans un déplacement officiel avec la ministre.
Alors elle ment ?
- M. S. Elle ne dit pas la vérité. »
S. G. La vérité porte un nom : Mohamed Sifaoui.
- M. S.« Je n’ai jamais sollicité de subvention ni pour le compte d’une association ni pour moi-même. » […]
S. G. Même si, par un concours de circonstances survenu à son corps défendant, Mohamed Sifaoui a bénéficié d’une subvention du fonds Marianne en même temps qu’il était rémunéré par le CIPDR, l’organisme chargé d’attribuer les subventions du fonds Marianne.
Devant les sénateurs, l’expert s’en est expliqué :
- M. S.« J’ai une capacité de travail bien supérieure à la moyenne. »
Nouvelle preuve de son immense modestie, qui n’a d’égale que son aversion pour le mensonge et son goût pour l’intégrité journalistique.
[…]
Samuel Gontier. Rubrique « Ma vie au poste ». Source (extraits)
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Mediapart est un journal d’opinion (j’y suis abonné) et si ses enquêtes sont en général bien étayée, son comité de censure n’admet aucune autre opinion. Sur mediapart est raciste toute personne qui refuse l’immigration clandestine ou qui dit que frontex est une douane pas une société de secours maritime etc. Mais certaines de ses enquêtes sont des affirmations non documentées, ce sont donc bien l’expression d’opinion pas des enquêtes (comme sur le crédit russe du RN, où mediapart ignore les méthodes d’attribution des crédits des banques, où j’ai travaillé 40 ans)
Pas plus Médiapart, que le monde diplomatique, l’humanité, l’opinion, la croix, libération, le figaro, Le monde, le canard enchaîné, etc. sont à même de développer la vérité d’un fait, d’un événement, pas plus que d’analyser en profondeur les raisons ayant amené l’actualité. Ils ont tous des lignes éditorialiste qu’ils se doivent de respecter. Il importe à tout à chacun de prendre connaissance et se faire une opinion personnelle, au travers de plusieurs lectures de différentes tendances.
Michel