Salade de com’

Oui, la communication assurait qu’avec l’adoption du projet de retraite, la Sécu retraite était sauvée… voui, ben… c’était de la salade, de la com’ et quoi qu’en disent certains l’augmentation de l’age de départ à la retraite, ne restera pas à 64 ans. Elle évoluera dans l’avenir… proche ??? Les raisons si après ! MC

Des retraites équilibrées, du moins en théorie

Adoptée le 20 mars 2023, la loi sur les retraites n’y changera rien : à en croire la Cour des comptes, la branche vieillesse de la Sécurité sociale ne sera pas à l’équilibre en 2030.

Dans son rapport sur le financement de la Sécu publié le 24 mai, la juridiction financière estime au contraire que « la réforme ne devrait pas permettre de rétablir le solde déficitaire de la branche vieillesse du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse ».

La Cour, qui ne dispose pas de son propre système d’évaluation, s’appuie sur les prévisions de la Sécu et les chiffres gouvernementaux notamment l’étude d’impact accompagnant la loi. Mais elle remouline ces chiffres, ce qui permet d’y voir plus clair.

Aux déficits de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et du Fonds de solidarité vieillesse, évalués à 4 milliards en 2030, s’ajoutera celui de la Caisse nationale de retraites des agents de la fonction publique locale, pour 6 milliards. Total : 10 milliards de trou.

Or le gouvernement ne prévoit qu’une diminution de 1,5 milliard de sa subvention aux régimes spéciaux.

Manquent 8,5 milliards ?

Pas grave : il suffit d’aller demander des sous à d’autres caisses en excédent, à commencer par la caisse de retraite complémentaire Agirc-Arrco, qui espère 4 milliards de gras en 2030.

D’autres régimes spéciaux (avocats, notaires, pharmaciens, etc.), qui comptent beaucoup de cotisants et (encore) peu de retraités, espèrent, eux, autour de 4,5 milliards d’excédents.

Déficits effacés

Seul petit problème : l’argent en question appartient à ces caisses, qui n’envisagent pas de partager ! C’est pourquoi le gouvernement a choisi de n’évoquer que le concept (issu de la comptabilité européenne à la sauce Maastricht) de « système des retraites ». Celui-ci, en compensant — sur le papier — les déficits de la Cnav (publique) par les excédents des autres caisses, donne l’illusion de l’équilibre et permet fort opportunément de masquer le vrai déficit public.

Un exemple à suivre, si vous êtes dans le rouge : demandez à votre banquier qu’il tienne compte des économies de votre riche voisin (lequel n’a aucune intention de vous prêter un rond), et fini les dettes !


Article signé des initiales H. M. Le Canard Enchaîné. 31/05/2023


2 réflexions sur “Salade de com’

  1. bernarddominik 16/06/2023 / 21h35

    Oui, mais c’est déjà reconnaître que la retraite à 62 ans n’était pas financée. Donc si je comprends bien les anti réforme ont joué la politique du pire. Comme Macron qui escompte faire payer aux autres les déficits de la fonction publique. Visiblement un jeu de poker menteur.

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