L’Élysée s’est efforcé de masquer les implications, bien réelles, de la remise à l’Ukraine de missiles air-sol à longue portée Storm Shadow !
Quatre jours après l’annonce par le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, Macron a seulement laissé entendre, lors d’un entretien sur TF1, le 15 mai, que la France étudiait, elle aussi, la livraison de tels engins, appelés Scalp (« Système de Croisière conventionnel Autonome à Longue Portée »).
En réalité, et afin que les autorités britanniques puissent prélever ces missiles de leurs stocks et les transférer en Ukraine, Paris doit préalablement donner son accord. L’initiative anglaise dissimule donc un choix franco-britannique tenu secret. Chut !
Conçu dans les années 90 par Matra et British Aerospace, puis développé par la filiale industrielle MBDA, le Scalp, ce missile air-sol guidé capable de frappes de haute précision à longue distance, intègre autant de composants britanniques que français, ceux-ci étant assemblés à Bourges, dans le Cher, et à Selles-Saint-Denis, dans le Loiret-Cher.
Conséquence, un système d’information établi entre les deux gouvernements, puis validé par un vote du Parlement en 2015, permet d’encadrer l’exportation des Scalp/ Storm Shadow. Elle passe par une procédure simplifiée d’autorisation, mise en œuvre, côté français, par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG)…
Contrairement au Premier ministre britannique, Rishi Sunak, plus déterminé que jamais à aider Zelensky avec des armes stratégiques, Emmanuel Macron a voulu éviter, une fois encore, de se confronter ouvertement au régime de Poutine. La stratégie semble avoir fonctionné puisque, après que l’information a été rendue publique par Londres, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a ciblé les seules autorités britanniques, accusées de vouloir « provoquer encore plus de destructions ».
Une observation très pertinente, d’ailleurs ! Car les Scalp/Storm Shadow constituent l’arme idéale pour canarder, le moment venu, non seulement les centres de commandement russes dans le Donbass, mais aussi des infrastructures critiques très en arrière du front, tout particulièrement en Crimée, tels le port militaire de Sébastopol et le pont de Kertch, artère vitale pour ce territoire annexé par la Russie.
Techniquement, en prenant comme vecteurs de tir les Sukhoi-24 et 27 de l’armée de l’air ukrainienne, il suffirait, assurent des ingénieurs français, d’aménager ces avions et, surtout, d’installer les câblages électriques et le système de mise à feu du missile pour les rendre opérationnels « a minima ».
Au boulot !
Article signé des initiales J.C. Canard Enchainé 24/05/2023
💔
La Crimée n’a pas été annexée mais récupérée par la Russe, tout comme l’Alsace Loraine en 1918 et avec plus de légitimité. Pour une fois je serai en partie d’accord avec Macron, tout comme les américains qui ne permettent pas aux etats voisins d’être les porteurs missile des russes ou des chinois, on ne peut enlever aux russes le droit de refuser que l’Ukraine rejoigne l’otan. Et puis il faut lire les cartes de l’histoire, ce que Poutine sait faire. Demain les anglais s’étonneront de voir leurs villes côtières subir un tsunami, mais c’est bien le risque qu’ils prennent pour une cause qui est en contradiction avec leur politique historique.
Bernard, l’info de cet article porte sur l’expédition du système SCALP qui engage un peu plus les états fournisseurs d’armements aux Ukrainiens. Il aggrave le danger d’étendre le conflit pour le moment (et c’est déjà de trop pour les populations civile sdes deux cotes) circonscrit dans une petite partie du continent européen à l’Europe entière avec toutes les conséquences que cela impliquerait à la population, à l’économie nationale, européenne et mondiale, etc.
Étendre, dévoyer cet article en le portant sur un autre terrain pseudo ancestral, en laissant croire que Poutine a raison « de récupérer » l’Ukraine selon certaines versions de l’histoire, alors, dans la même logique, laissons-le faire dans sa reconstitution des blocs de l’Est et l’union soviétique pendant que l’on y est… Restera à connaitre la volonté des gouvernants et de la population d’être à nouveau sous un joug despotique tout aussi néfaste que toutes les dictatures.
Et pour terminer, certes, la fausse démocratie des États unis n’est pas mieux en matière de dictature économique.
Pour ma part seule la Paix est viable pour tous les humains sur terre, mais ce n’est pas pour autant tout admettre.