Benalla a-t-il été « couvert » par Yaël Braun-Pivet ?
Confronté à son procès en appel, Alexandre Benalla fait paraît-il profil bas. Tout en niant être l’auteur de violences, il a reconnu, devant la Cour d’Appel de Paris où il est jugé depuis le 9 juin, « des gestes maladroits, malencontreux » lorsqu’il a molesté des manifestants Place de la Contrescarpe le 1er mai 2018.
La révélation de cette affaire deux mois plus tard avait déclenché le premier grand scandale de l’ère Macron, et plusieurs années de recul, l’affaire Benalla apparaît comme étant emblématique de l’exercice du pouvoir par les macronistes.
- La commission d’enquête parlementaire torpillée par Braun-Pivet
La façon de contrecarrer le scandale fait également intervenir, dès l’été 2018, un personnage clé des interventions de l’exécutif sur la vie du Parlement : Yaël Braun-Pivet. Pour rappel, le 23 juillet 2018, la commission des lois de l’Assemblée nationale, alors présidée par l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, se constitue en commission d’enquête.
Celle-ci était prévue pour durer un mois. Dès le 1er août pourtant, elle accouche d’un « compte rendu », en lieu et place d’un véritable rapport.
Le co-rapporteur de la commission, le député LR Guillaume Larrivé avait alors claqué la porte en dénonçant une « parodie ». Il reprochait à la présidente de la Commission des lois, soutenue par la majorité macroniste, de refuser de procéder à des auditions de responsables de la présidence de la République, du ministère de l’Intérieur et du parti La République en marche (Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée et Christophe Castaner en l’occurrence).
Déjà à l’époque, Yaël Braun-Pivet se réfugiait derrière des arguties juridiques, invoquant une procédure judiciaire en cours. Elle soulignait entre autres que « les débats parlementaires n’ont jamais eu vocation à empiéter sur les pouvoirs qui sont ceux de l’autorité judiciaire ».
Voilà qui rappelle étrangement sa méthode brutale, dévoyant l’usage de l’article 40 de la Constitution, pour empêcher l’examen de la proposition de loi Liot abrogeant la retraite à 64 ans, à la veille du procès en appel d’Alexandre Benalla.
Diego Chauvet. Source (Extraits)