Et revoilà l’agenda social !
Les 16 et 17 mai eurent lieu les rencontres bilatérales entre les syndicats et Élisabeth Borne, pour causer travail, salaires, pénibilité, et tout et tout. Pour tenter, surtout, de tourner la page de la calamiteuse réforme des retraites.
Le bon timing pour Emmanuel Macron pour appeler les partenaires sociaux à un « dialogue social responsable » tout en évoquant dans la presse régionale son « réformisme émancipateur » et son « progressisme (1) ». Des propos qui, on n’en doute pas, vont plaire aux responsables syndicaux conviés cette semaine à Matignon, qui veulent toujours la peau de cette contre-réforme des retraites et de sa mesure d’âge qui pénalise les salariés les plus fragiles, les plus mal payés et les femmes.
Faire comme si tous les salariés avaient les mêmes capacités physiques ou psychologiques à 64 ans qu’à 44 ans, c’est ne pas savoir grand-chose de l’humain. C’est, en outre, n’avoir aucune imagination pour donner envie aux seniors de rester au boulot. Lesquels constatent la constante dégradation de leurs conditions et rythme de travail depuis trois décennies.
A l’intensification des années 1990 (abattre la même charge de travail en 35 heures au lieu de 39) est venue s’ajouter la recherche de sens et de reconnaissance, très perceptible depuis la crise sanitaire. Le leitmotiv de comptoir « les jeunes ne veulent plus travailler » s’applique aussi à une grande majorité des seniors.
Près d’un grisonnant sur deux ne bosse pas
Quant à ceux qui le voudraient, souvent, ils ne le peuvent pas. Selon les données du ministère du Travail, le taux d’emploi des 55-64 ans atteint 56 % en France, contre 60,5 % pour la moyenne européenne. Autrement dit, près d’un grisonnant sur deux ne bosse pas dans ces tranches d’âge.
Pour eux, rallongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge légal de départ à la retraite sont une véritable bombe à retardement. Le 11 mai, l’Insee a rendu publique une étude sur ces seniors qui ne sont « ni en emploi ni à la retraite », des NER, selon la sémantique de l’institut de la statistique (2). On y apprenait que 16 % des 55 â 69 ans n’étaient ni en emploi ni à la retraite en France en 2021.
Ça peut sembler peu, c’est énorme. Car, ô surprise, cette proportion augmente juste avant l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans aujourd’hui, mais à 64 ans dans quelques mois. Ainsi, chez les personnes de 61 ans, le taux de NER bondissait à près de 28 %. Or plus ces vieux salariés resteront sans emploi et sans pension, plus leur hypothétique future pension se réduira comme peau de chagrin.
Et plus ils seront, au bout d’un certain temps, au RSA, avec en prime l’éventuelle obligation de bosser entre 15 et 20 heures gratos. Il n’est pas bien pensé, le modèle social émancipateur et progressiste à la Macron ? Et tant pis si ça doit fâcher l’électorat senior, dont une bonne partie votait Renaissance. En 2027, Macron sera déjà en préretraite de la présidence.
Natacha Devanda. Charlie Hebdo 24/05/2023
- Sud-Ouest (5 mai 2023).
- insee.fr/fr/statistiques/7617420
Il faut arrêter de dire n’importe quoi, les statistiques montrent que ce sont les femmes qui ont le taux le plus favorable entre cotisations et pension perçue. Quant à l’àge de 64 ans les syndicats font une fixette dessus, mais refusent de parler de la vraie question: qui doit payer la pénibilité, les salariés les retraités ou les patrons et comment? La retraite à 64 ans sous conditions de pénibilité c’est ce qu’il fallait négocier, dans la plupart des emplois il n’y a pas de problème pour la retraite à 64 ans, les italiens les espagnols les anglais les allemands les belges… ont la retraite encore plus tard, et seuls les français seraient des fatigués? Nous sommes les seuls au monde à contester que l’allongement de l’espérance de vie à obligatoirement une influence sur le rapport durée d’activité/retraite. Sommes nous donc un pays d’idiots?
En utilisant une allégorie… ce n’est pas parce qu’un mouton sautera du troisième étage de la tour Eiffel qui faut le suivre.
Les technocrates de Bruxelles ont exigé de la France de réduire la dette et de contenir le budget national à 3 % ce qui a amené les Macron « brothers » à ce tour de force impliquant rentrer d’argent supplémentaire en diminuant le montant des retraites, en repoussant l’âge de départ à 64 ans (au minimum pour certains afin d’avoir un taux plein).
Là est la seule vérité et le constat que Bruxelles se fiche pas mal de l’humain, ce qui compte avant tout c’est l’ordre monétaire international, quitte à abaisser le pouvoir d’achat des populations.
D’abord une précision c’est Hollande qui a acté la baisse des pensions en supprimant leur indexation, ça ne touche que la retraite de base soit un maximum de 1600€ mensuels. Bruxelles impose de limiter l’endettement et sur ce point il faut être irresponsable pour ne pas être d’accord avec le fait de faire payer à nos enfants et petits enfants notre train de vie. La réalité que la fausse gauche refuse de voir, c’est que si on vit plus longtemps on doit travailler plus longtemps. Quant au vrai problème, celui des métiers usants, je trouve les syndicats le patronat et le gouvernement bien silencieux. Quant au travail des seniors je ne comprends pas que personne n’ait dit que le conseil constitutionnel avait outrepassé son rôle en refusant l’index senior alors qu’il existe un index junior. Je pense que tu es à côté de tes pompes en refusant de voir que l’argent est le nerf de la guerre, car les pensions de retraites ne tombent pas du ciel mais dépendent de la capacité des actifs à cotiser suffisamment et donc bien de leur durée de cotisation, à moins d’augmenter les cotisations et baisser le niveau de vie des actifs.
En suivant cette logique, il va falloir ériger une statue à Macrounet (sur les deniers publics… l’érection) pour avoir « enfin » fait travailler les seniors plus longtemps, quitte à ce qu’ils pointent à pôle emploi ou soient dans l’obligation de suivre – moyennant finances publiques et privées – des cours dans des organismes privés subventionnées par l’État, régions, départements, ou entreprises pour combler les trimestres manquants…
Mais je veux bien ne rien connaitre à l’économie.
Michel
L’économie est d’abord une affaire de bon sens. Elle part d’une évidence simple: si on ne produit rien on ne peut rien consommer. Peux tu de manière permanente dépenser plus que tu ne gagnes ? Je présume que tu vas répondre non, et bien c’est pareil pour l’état à une différence importante près : il n’a pas de limite d’âge pour emprunter et sa capacité d’emprunt est basée sur sa capacité à prélever les revenus des citoyens. Donc en fait tant que l’état peut payer les agios on lui prête car c’est une poule aux œufs d’or puisqu’il n’y a pas de risque de décès. La France paie en agios le budget de la défense, et les projections font monter les taux de 50%, et donc on payera plus d’agios que le budget de l’éducation nationale.
Est ce vivable? Et si notre capacité à payer les agios diminue il faudra rembourser le capital pour se recréer des marges de manœuvre financières.
Si on y réfléchit bien c’est accepter une épée de Damocles au dessus de nos têtes. Donc il n’y a pas de mystère il faut rétablir la capacité économique et financière du pays, et donc mettre les français au travail. Maintenant il y en a qui se font des illusions, et nous payons 40 ans d’illusions nous sommes passées de la troisième ou quatrième économie mondiale à la douzième, et nous payons en vendant notre patrimoine, 10% du foncier appartiendrait à des étrangers (chiffre entendu sur lcp), et nos entreprises sont pour une bonne partie aux mains d’étrangers (là on est à plus de 20%). On peut dire comme la plupart de nos concitoyens « après moi le déluge ». Et c’est bien ce que tu viens de dire, sûrement à ton insu.
Inutile Bernard d’endosser le rôle du prof instruisant le béotien, un peu d’humilité et de respect. D’autre part, il faut peut-être sans jouer le Môsier, savoir lire entre les lignes. Chacune, chacun a le droit d’avoir un avis. Colère.
😜de la part d’une vieille
On n’est jamais vieux lorsque la tête reste libre de penser, vagabonder, d’envisager. Tant que la mobilité le permet, vivons le ciel bleu, les oiseaux, les papillons, des repas en commun, le partage… évitons d’être aigri même si la société qui nous entoure n’est pas des plus joyeuses
Avec toute mon amitié
Michel
😜😜😜
Ah ! On va donc pouvoir financer les retraites de ceux qui sont déjà à la retraite grâce aux cotisations de ceux qui auraient pu être à la retraite mais doivent encore attendre alors qu’ils sont peu nombreux à travailler encore. Moi, je ne crois pas que ce sera suffisant…pour donner envie de travailler plus longtemps dans des emplois pénibles. A moins d’être idiot, il va falloir réfléchir autrement…