Trois ans après, l’alerte est levée.
L’Organisation mondiale de la santé vient d’en décider : la Covid n’est plus « une urgence sanitaire de portée internationale ». Vingt millions de morts, ce n’est pas rien. Rien qu’en France, il y en a encore 30 par jour. Une grippette ! Tout peut repartir comme avant.
Certes, on ne sait toujours pas d’où est sorti ce virus. Fuite de laboratoire à Wuhan, comme l’avance le FBI ? ou virus issu d’un réservoir animal – la chauve-souris est très suspectée – et transmis à l’homme par le biais d’un autre animal ? La Chine ayant organisé l’opacité, il est vraisemblable qu’on ne saura jamais le fin mot de l’histoire. Ce qui est un rien gênant…
Si c’était une fuite, il faudrait freiner, si ce n’est arrêter, les très dangereuses expérimentations toujours en cours dans les labos spécialisés comme celui de Wuhan, qui visent à rendre des virus plus dangereux qu’ils ne le sont à l’état naturel.
Si c’était une origine animale, il faudrait prévenir tout ce qui contribue à l’émergence de nouveaux virus pathogènes, notamment la déforestation et l’urbanisation galopantes. Comme on n’est sûr de rien, tout continue vaille que vaille dans ces deux domaines.
La prochaine pandémie est donc, selon les virologues déjà dans les « tuyaux ». Sommes-nous prêts à l’affronter ?
Lors de sa campagne d’avril 2022, le candidat Macron avait annoncé « un effort massif de purification de l’air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics. Et vous en verrez les premiers résultats avant la fin de l’année ». Résultat : deux décrets parus fin décembre et 130 000 capteurs de CO2. Autant dire rien. Pas grave ! Le jour venu, on aura droit à une polémique sur l’absence de capteurs. Ce sera distrayant, cette impression de déjà-vu…
En attendant, passons à autre chose.
Positivons. Réjouissons-nous que le monde d’après ressemble comme un frère au monde d’avant. Voyez le trafic aérien. Il est revenu à 94 % du niveau d’avant la Covid. On atteindra les 100 % cet été. Le secteur se réjouit. Mais ce n’est pas assez pour Valérie Pécresse. Elle a sommé Elisabeth Borne de multiplier les vols Paris-Pékin, même s’ils sont plus longs et plus chers à cause de la guerre en Ukraine. Cinquante par semaine, c’est trop peu. Il faut que les touristes chinois reviennent, et plus vite que ça ! Ces touristes, normalement, c’est « 1 million de séjours » et « plus de 1 milliard de recettes touristiques par an ». Du nanan pour la région Ile-de-France.
Leur bilan carbone ? Quelle importance ? Qui se soucie du fait qu’un Paris-Pékin, c’est 1,1 tonne de CO2 par personne, à part quelques écolos archaïques ?
Avant la pandémie, les compagnies aériennes ambitionnaient de doubler le trafic mondial en vingt ans. La Covid a bêtement freiné cette noble ambition. Rattrapons notre retard, accélérons !
Jean-Luc Porquet. Le Canard Enchainé. 10 mai 2023
Il faut relire le livre de Nicolas Georgescu-Roegen « la décroissance « . Notre société n’est pas apte à faire face eux évolutions qu’implique le toujours plus. Il faut réformer notre conception de la consommation en fabriquant des produits durables et recyclables avec le moins de matières premières possibles. Donc supprimer les grosses voitures, réserver l’avion à des besoins réels, revoir le tourisme de masse, supprimer les immenses surfaces commerciales et les énormes entrepôts rendu nécessaires par l’éloignement considérable des centres de production. La science nous permet de conserver un niveau de vie raisonnable, mais il n’y a aucune raison de changer de smartphone ou de voiture tous les 3 ans. Nos produits seront plus chers mais beaucoup plus durable, la mode devra s’adapter à des textiles qui durent une vie sinon plus. Le bâtiment devra aussi faire peau neuve. Quant à la population il va falloir envisager qu’elle doive diminuer, avec donc le problème des retraites que cela va poser donc travailler peut-être plus longtemps…
Ce qu’il y a de très moche avec tous les commentaires sur le sujet c’est que les têtes pensantes de notre système penchent toujours du côté dictatorial des mesures à prendre, mesures touchant bien entendu les « masses » populaires, le petit peuple comme on dit alors que ce sont les élites qui ruinent la planète. La Terre est parfaitement capable de supporter 8 milliards d’individus avec des techniques parfaitement viables pour peu qu’on les emploie et qu’on les partage.