Né en 17 à Leidenstadt
C’est Jean-Jacques Goldman qui a écrit et composé « Né en 1917 à Leidenstadt » […]. Le nom « Leidenstadt » a été inventé et signifie littéralement « ville des souffrances » : c’est une ville imaginaire qui symbolise toutes les souffrances liées à la guerre.
Les paroles de ce titre font référence à la défaite des Allemands lors de la Première Guerre mondiale, ainsi qu’à la montée du nazisme. Goldman se demande s’il aurait agi de la même façon que les Allemands lors de cette période de l’histoire, comme le montrent les paroles : « Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens / Si j’avais été allemand ? », « On saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres », etc.
Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été allemand ?
Bercé d’humiliation, de haine et d’ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d’un torrent
Si j’avais grandi dans les docklands de Belfast
Soldat d’une foi, d’une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir : tendre une main
Si j’étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant
On saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres
Cachés derrière nos apparences
L’âme d’un brave ou de complice ou d’un bourreau ?
Ou le pire ou plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau
S’il fallait plus que des mots ?
Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été allemand ?
Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D’avoir à choisir un camp
Jean-Jacques Goldman