… rattrapé par la justice.
Le Parquet national financier a requis jeudi un procès contre l’ancien président dans l’affaire du financement libyen de la présidentielle de 2007. Un nouveau revers pour Nicolas Sarkozy, qui doit être fixé le 17 mai dans le dossier des écoutes, et qui sera rejugé en novembre prochain dans l’affaire Bygmalion.
L’horizon s’assombrit pour Nicolas Sarkozy. Le Parquet national financier (PNF) a requis un procès devant le tribunal correctionnel dans l’affaire du financement libyen. L’ex-président pourrait être jugé, conformément aux réquisitions du PNF, pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens. Ces infractions sont passibles respectivement de dix, cinq, un et dix ans d’emprisonnement.
La décision finale sur un procès revient cependant aux juges d’instruction, qui devraient se prononcer avant le mois de septembre. Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir reçu des fonds de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi pour financer la campagne présidentielle de 2007.
Dans son réquisitoire signé le 10 mai, et que Médiapart a pu consulter, le PNF estime que la « sollicitation » par l’ex-chef de l’État d’un financement occulte auprès de Mouammar Kadhafi dès l’automne 2005 a pu être « objectivée » par les investigations menées depuis une dizaine d’années.
D’autres enquêtes
Cette annonce sonne comme un revers pour l’ex-président, qui a toujours contesté fermement les accusations. Elle intervient une semaine avant la décision de la cour d’appel de Paris dans le dossier des écoutes, prévue le 17 mai. En première instance, Nicolas Sarkozy avait été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence.
Il avait été reconnu coupable d’avoir tenté d’obtenir des informations ou d’influencer une décision de la Cour de cassation dans l’affaire Bettencourt, en promettant au haut magistrat Gilbert Azibert son soutien pour un poste à Monaco.
Le ministère public a requis en appel trois ans de prison avec sursis pour l’ancien président. Nicolas Sarkozy devra également retourner devant la cour d’appel de Paris le 8 novembre, dans le dossier Bygmalion.
Il y est mis en cause pour avoir dépassé le seuil légal des dépenses de campagne autorisées en 2012. En septembre 2021, il avait été condamné à un an de prison ferme, une peine aménagée à domicile sous surveillance électronique. Mais les affaires judiciaires de l’homme d’État ne s’arrêtent pas là. Depuis 2019, la justice enquête sur un déjeuner tenu en 2010 entre Nicolas Sarkozy, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, alors président de l’UEFA.
La justice soupçonne l’existence d’un « pacte dé corruption » autour de l’attribution du Mondial au Qatar. Une plainte a été déposée début avril par l’association anticorruption Anticor à l’encontre de Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Intérieur de l’époque Claude Guéant et le publicitaire François de La Brosse.
Les activités de conseil en Russie de l’ex-chef d’État intriguent également les enquêteurs. Le PNF a ouvert en 2021 une enquête préliminaire pour « trafic d’influence ».
Nicolas Sarkozy s’est dit « parfaitement serein », affirmant que ses activités de conseil « sont encadrées dans le strict respect des règles légales et déontologiques ».
Article signé des initiales C. T. Le Dauphiné Libéré. 13/05/2023
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