Lecture rétro !

Revenir sur un passé récent et vu par nos amis suisses…

  • Coupe du monde : Emmanuel Macron a la mémoire qui flanche

Qu’il éructe de joie, les deux bras au ciel, au sommet de la tribune où il a surjoué son rôle, qu’il tente de consoler Kylian Mbappé en le prenant dans ses bras, qu’il délivre un discours moralisateur dans le vestiaire ou qu’il réponde à des questions tactiques avant le match, même s’il faut lui reconnaître de bonnes connaissances du football là où Jacques Chirac, à l’époque, ne faisait que bouger les lèvres à l’évocation des noms des joueurs, Emmanuel Macron a largement outrepassé sa fonction présidentielle à Doha.

Lui qui, à trois jours du match d’ouverture, rappelait que « c’est une très mauvaise idée de politiser le sport » s’en est servi, ou plutôt s’en est gavé, ces derniers jours. Dans le genre « faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais », le président français a fait très fort et confirmé que les politiques étaient à des années-lumière des vraies préoccupations du peuple.

  • Faites des efforts, moi, je m’en vais à Doha

Dans le même temps où Emmanuel Macron demande aux Français de faire des efforts, de se serrer la ceinture et de rajouter une couche au bureau ou à la maison, quand les employés sont habillés d’une doudoune pour travailler et que certains écoliers grelottent dans leurs classes, lui n’a pas eu le moindre scrupule à effectuer des allers-retours entre Paris et Doha, entouré de sa clique, en se moquant bien des efforts énergétiques qu’il réclame à ses concitoyens.

Tout ça pour faire le show dans les tribunes, sur le terrain où il n’avait rien à faire et dans les vestiaires, là où il a pu se mettre en scène grâce à son équipe de communication. Après ça, n’oublions surtout pas que « c’est une très mauvaise idée de politiser le sport ».

  • La France est en finale

Remarquez qu’Aurore Bergé, présidente du groupe présidentiel Renaissance à l’Assemblée nationale, a, elle aussi, atteint un sommet d’hypocrisie sur le plateau de BFMTV, à deux jours de la finale.

Venue défendre l’action d’Emmanuel Macron, lequel avait salué « la très bonne organisation de cette Coupe du monde » — ben voyons ! —, elle a eu cette sortie totalement surréaliste qui résume, à elle seule, la capacité des politiques à oublier leurs principes. « Je désapprouve le fait que ça a été organisé au Qatar, mais ce qui compte, c’est que la France est en finale ».

En gros : il ne fallait pas désigner le Qatar, à la limite, il ne fallait pas y aller non plus, mais puisque la France est en finale, merci désormais de ne pas gâcher la fête.


Christophe Spahr. « Le Nouvelliste ». Suisse.


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