Éoliennes offshore…

Mon royaume pour un plongeon.

Tous les royaumes du monde pour un seul plongeon, oiseau qu’on voit très peu en France, car il est d’Amérique et du nord de l’Europe. J’en ai vu comme je ne vous vois pas. Là-bas. Et je n’ai pas oublié leur insolente joliesse. Les décorations grisées de leur cou noir, leur collier vert, les pétales blancs de leurs ailes. Certains prétendent qu’il ressemble à un canard, mais je m’insurge. Contrairement à ce dernier, le plongeon nage à moitié immergé, et quand il vole, on dirait un bossu. Rien à voir.

Mais assez parlé de la beauté, car il y ale reste. Des chercheurs allemands ont voulu savoir l’impact possible des éoliennes offshore sur le comportement des plongeons et le résultat est sans appel (l). La concentration de parcs offshore dans la zone étudiée – la mer du Nord – est l’une des plus fortes au monde, et les pays riverains – Allemagne, Danemark, Pays-Bas et Belgique – entendent encore multiplier par quatre la production d’électricité d’ici à 2030, et même par dix d’ici à 2050.

On est en train de construire des monstruosités en mer

Or, depuis qu’on bâtit ces éoliennes géantes, la population de plongeons a chuté de 94 % dans un rayon de 1 km autour des installations, et de 52 % dans un rayon de 10 km. Autour de deux parcs éoliens, ces oiseaux ont simplement disparu. La population estimée de plongeons, qui était de 34 865 oiseaux avant la construction des parcs, est tombée à 24 672 aujourd’hui. Et ce n’est qu’un début.

Interrogé par l’AFP, l’auteur principal de l’étude, Stefan Garthe, résume : « Les oiseaux se sont éloignés des éoliennes […] mais ces nouvelles zones de vie sont probablement moins favorables pour l’alimentation des oiseaux, sinon ils y seraient déjà allés en masse auparavant. » Cette info est dédiée à tous les défenseurs zécologistes des éoliennes offshore, et il y en a beaucoup. On est en train de construire des monstruosités en mer – sans l’ombre d’un débat – au nom de la fumisterie appelée « transition énergétique », et quand on fera semblant de découvrir la vérité, il sera évidemment trop tard. Alors viendra l’heure des pleureuses.


Fabrice Nicolino. Charlie hebdo. 26/04/2023


  1. nature.com/articles/s41598-023-31601-z (en anglais).

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