La-ma connerie 3 vue par…

… nos amis suisses !

Un paquet de Gaulois sans filtre !

Les débordements en France ont atteint une telle ampleur que des pays tels que l’Iran ou la Russie s’en inquiètent. Et si la situation n’était pas si pire que l’on veut bien nous le faire croire ?

Tour d’horizon de ce qui, chez nos voisins, fonctionne encore.


LES TRADITIONS Menacées comme partout par l’uniformisation des référents et des modes de vie (globalisation oblige), les traditions vacillent, mais la France conserve pourtant bien vivante l’une de ses coutumes les plus pittoresques. Il ne s’agit ni des échassiers du Pays basque ni du sacro-saint pastis-pétanque, mais de cette pratique qui consiste à élire quelqu’un que l’on déteste suffisamment pour en arriver à vouloir le décapiter dans les semaines qui suivent. Mise en scène symbolique de l’épisode phare de la Révolution française – l’exécution de Louis XVI -, cette tradition se pratique à chaque législature.

L’INSTRUCTION PUBLIQUE Injustement accusée d’abandonner une à une ses prérogatives faute de budget suffisant, l’Ecole de la République semble pourtant remplir sa mission, et notamment sur le plan de l’orthographe. C’est du moins ce que laissent supposer les différentes banderoles et pancartes brandies par les manifestants au cours de ces dernières semaines : « Bouffe ma chatte, pas ma retraite », « Ma pancarte est pourrie, ta réforme aussi », « Métro, boulot, tombeau ». Non, vraiment, rien à redire : pas une faute d’orthographe ! Un motif de fierté pour le gouvernement.

LA SUBLIMATION PAR L’ART S’il est un signe qui témoigne plus que tout autre du degré de civilisation d’une société humaine, c’est bien sa capacité à symboliser au travers de la représentation ses pulsions les plus primaires. Au cours d’une récente manifestation (ne nous demandez pas laquelle, une chatte n’y retrouverait pas ses petits), des opposants à la réforme des retraites avaient pris la peine de figurer, sous forme de grandes poupées, plusieurs personnalités politiques. Le fait qu’ils y aient ensuite bouté le feu, inscrit l’action dans le mouvement de l’Art brut.

LA TECHNO Emmanuel Macron en serait un fervent adepte. Au-delà de l’ambiance festive qui y est associée, la techno est avant tout plébiscitée par le président français pour ses vertus fédératrices. En effet, il ne s’est jamais senti aussi proche de ses amis technocrates (c’est comme ça qu’on dit, non ?).

LA CONSOMMATION Interpréter l’amoncellement de déchets dans les rues parisiennes comme la réaction des éboueurs au mépris de l’Etat à leur égard est une vision plutôt défaitiste de la situation. En regardant ces amas sous un autre angle, on peut aussi y voir le signe d’une économie florissante au sein de laquelle les citoyens sont en mesure d’acheter puis de jeter des quantités astronomiques de choses ! Une autre interprétation, proposée celle-ci par la femme d’ex-président et chanteuse Carla Bruni, consiste à envisager ces monticules comme autant de montagnes à escalader (et sur lesquelles se faire photographier).

LES TRANSPORTS Difficile, depuis la Suisse, de lutter contre la mauvaise réputation dès transports publics hexagonaux. Systématiquement en retard s’ils ne sont pas supprimés, les trains, bus et autres RER suscitent l’exaspération. En cause, la versatilité du personnel navigant qui, pour un oui ou pour un non, déserte les postes de travail. Une inconstance qui ne doit pas ternir l’image de ces belles machines qui, elles, sont fiables et puissantes. Si les usagers prenaient la peine de passer leur permis de locomotive, on n’en ferait pas tout un plat.

LES SYNDICATS En période de crise – et c’est manifestement le cas – ces groupes marchent à plein régime. Un vrai réconfort pour le peuple, qui découvre le plaisir de voir ses intérêts défendus par des représentants concernés et solidaires. Mais, le peuple sait aussi qu’il ne faut pas y prendre goût, sans quoi l’on a vite fait de sombrer dans la démocratie.

LA MONTRE DE MANU L’épisode a marqué les esprits : interviewé à la télévision publique, le Président aurait été surpris en train de retirer sa montre de luxe. Les rumeurs sont allées bon train : s’agissait-il d’une manière pour lui de cacher une certaine aisance financière ? Difficile à dire. Reste que, depuis, d’aucuns le soupçonnent d’appartenir à une élite.

L’INDUSTRIE DE LA MATRAQUE Soucieuse d’une certaine souveraineté en matière d’armement, la France a fait le pari de relocaliser sa production de matraques dont, ces derniers temps, elle fait une consommation quasi industrielle. Une nationalisation qui arrange tout le monde : les forces de l’ordre, qui ne sont jamais en rade, et les manifestants qui, pour pallier les fins de mois difficiles, usinent désormais eux-mêmes les matraques avec lesquelles on leur tape sur la gueule (1).


Séverine André. Vigousse « Le petit satirique romand » N° 572 – Suisse


  1. C’est faux, mais avouez que ça serait cocasse!

5 réflexions sur “La-ma connerie 3 vue par…

    • Libres jugements 27/04/2023 / 14h45

      Voilà-t-y que ça fonctionnerait ? Youpi !
      Je blague, j’aime taquiner, c’est tout ce qui me reste de ma jeunesse maintenant que vieillesse est bien présente…
      Amitiés
      Michel

      • christinenovalarue 27/04/2023 / 21h11

        Vieux ? Qui a dit que tu étais vieux ? Il n’y a pas de vieux, ici! 💗

        • Libres jugements 28/04/2023 / 15h57

          Pour le moment du moins, il me semble pas être vioque dans ma tête, mais il faut traîner ce corps et lui, malgré diverses retouches, voire des ajouts un peu partout (sauf esthétique, pas pour moi !) dans la tuyauterie, sent venir, un peu plus chaque jour, le temps où son repos sera éternel.
          S’il y a bien une chose à laquelle on ne peut échapper c’est bien celle-là… Mais le plus tard possible… En bonne santé.
          En Ardèche pour aujourd’hui il fait beau soleil, et pour ce week-end la visite d’une de mes filles et de petites filles. Donc la vie est belle, les oiseaux chantent, les fleurs s’épanouissent… enfin la vie chaque jour renouvelé.
          Amitiés
          Michel

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