… ou « si vous faites ce que je dis »… une provocation pour les enseignants. »
L’accueil a une fois de plus été très mouvementé, avec des centaines de manifestants chantants « on est là » et scandant « Macron démission » devant la mairie de Ganges, petite commune de 4 000 habitants au nord de Montpellier (Hérault). Ce jeudi 20 avril 2023, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, était attendu au collège Louise-Michel afin de s’entretenir avec des professeurs, élèves et parents d’élèves. […]]
Le lundi 17 avril, lors de son allocution télévisée, le président de la République avait annoncé la couleur, promettant que l’école allait changer « à vue d’œil » dès septembre avec des enseignants « mieux rémunérés » et des élèves « davantage accompagnés ».
Le président a certes annoncé une « hausse inconditionnelle » de salaire de 100 à 230 euros net mensuels pour les enseignants « à tous les niveaux de carrière » et ce « dès la rentrée ».
Mais aussi une augmentation qui sera portée « jusqu’à 500 euros par mois » pour ceux qui accepteront de nouvelles missions, sur la base du volontariat.
« C’est la confirmation du pacte, le projet politique d’Emmanuel Macron, avec cette idée qu’il faudrait faire des missions supplémentaires pour être mieux payés », s’indigne Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
« C’est même la méthode Macron, poursuit-elle. Malgré l’opposition de tous les syndicats, il maintient ce pacte. Comme il a fait avec la réforme des retraites. »
Pour rappel, les rémunérations n’ont pas suivi le coût de la vie. Ainsi, les 100 à 230 euros supplémentaires annoncés « ne vont même pas permettre d’arriver à 10 % d’augmentation alors que nous avons perdu 15 à 25 % de pouvoir d’achat ces dernières années », tacle Sophie Vénétitay, qui note au passage que la promesse de campagne d’augmenter les professeurs de 10 % au 1ᵉʳ janvier n’a pas été tenue.
La presse (extraits) :
Pour « L’indépendant ».
Bis repetita pour Emmanuel Macron en déplacement à Ganges dans l’Hérault ce jeudi matin. Après avoir été copieusement hué hier en Alsace, le président de la République était attendu par un comité d’accueil tout aussi bruyant ce matin. Des manifestants de la CGT s’étaient postés à l’aéroport de Montpellier ce matin. D’autres, environ 500, ont rejoint la petite place devant la mairie de Ganges.
De nombreux manifestants sont venus avec des casseroles et des sifflets. Plusieurs ont été délestés de leur matériel par les gendarmes à l’entrée du village, un arrêté préfectoral a même été pris. Il stipule que l’accès à ce périmètre est soumis « à des palpations de sécurité, à l’inspection visuelle, à la fouille des bagages, ainsi qu’à la visite du véhicule », et d’autre part que les « usagers de la voie publique » ont interdiction de « l’usage de dispositifs sonores portatifs ou émanant de véhicules non dûment autorisés », rapporte nos confrères de Midi Libre.
Un cortège funéraire a même été improvisé avec un cercueil portant le nom de « Démocratie », indique France Bleu.
Les manifestants ont dû rester à l’écart, bloqués par un cortège de CRS pour éviter qu’ils rejoignent le collège Louise-Michel visite par le président de la République dans le cadre de ce déplacement consacré à l’école.
Pour « Le Monde ».
Il n’a pas croisé en arrivant les centaines de manifestants bruyants rassemblés dans la matinée au centre-ville, un cortège tenu à bonne distance du collège par les forces de l’ordre. Sifflets, vuvuzelas, fumigènes… mais pas de casseroles. Certaines ont été confisquées par des gendarmes alors qu’un arrêté préfectoral interdisait les « dispositifs sonores portatifs ».
« On est là », « Macron démission » ont scandé les contestataires dans cette commune de 4 000 habitants des contreforts des Cévennes, […]. Certains ont lancé des œufs et des pommes de terre sur les forces de l’ordre.
« Les œufs et les casseroles, c’est juste pour faire la cuisine chez moi », a commenté Emmanuel Macron à son arrivée, dans un court échange avec le député La Franec Insoumise de la circonscription, Sébastien Rome, qui lui disait : « La résistance [est] un peu loin, on ne l’entend pas, mais elle est là. »
Pour «Huffington Post »
Sur le remplacement des profs absents, Pap Ndiaye précise
« Un petit tiers de professeurs volontaires » pour effectuer des remplacements de courte durée au collège et au lycée à la rentrée. C’est l’estimation qu’a donnée ce vendredi 21 avril 2023 le ministre de l’Éducation. Pap Ndiaye a précisé que c’était l’absence, et pas forcément la matière enseignée, qui serait remplacée. Un détail qui n’avait pas été donné par le président de la République.
Sur France Inter, Pap Ndiaye a précisé les conditions de ces remplacements, pour lesquels seront nécessaires « un petit tiers de professeurs volontaires ». « C’est le trou dans l’emploi du temps qui est remplacé », a-t-il précisé. Interrogé sur le cas concret d’un professeur de mathématiques absent dans une classe de sixième, le ministre a expliqué : « C’est par exemple le prof d’anglais qui va remplacer le prof de mathématiques, non pas pour faire des mathématiques mais pour faire de l’anglais ».
« Les mathématiques seront rattrapées une autre fois, lorsque le professeur d’anglais sera absent et que le professeur de mathématiques pourra le remplacer ». À condition que le professeur en question soit disponible ?
Pour « Médiapart »
Décidément, c’est son dada. Emmanuel Macron a, comme à son habitude, pris toute la lumière sur les questions d’éducation, laissant son ministre Pap Ndiaye jouer les figurants. Jeudi 20 avril 2023, à Ganges dans l’Hérault, le président a dévoilé les contours du fameux pacte qu’il souhaite conclure avec les enseignant·es, sur fond de revalorisation.
Pour « Le Figaro »
Aux barrages filtrant les entrées dans la zone de Ganges sécurisée pour l’arrivée du président, des manifestants venus avec des casseroles et des fifres (flûte traditionnelle) ont été empêchés de passer, a affirmé à l’AFP le secrétaire général de la CGT de l’Hérault, Mathieu Guy. « Il faut s’en tenir à l’arrêté. Il s’agit de tout dispositif d’amplification du son. Cela n’a rien d’exceptionnel », a indiqué un porte-parole de la préfecture à l’AFP, sans préciser la gamme de ces « dispositifs sonores » interdits et si cela pourrait inclure les sifflets, cornes de brume, vuvuzelas ou autres instruments. Il a allégué ne pas être au courant de manifestants empêchés de passer avec des casseroles ou des fifres.
Sur le balcon de la mairie de cette commune à une heure au nord de Montpellier, sur les contreforts des Cévennes, une autre banderole demandait, elle, la réouverture de la maternité de ce bourg de 4200 habitants désormais fermée.
Vers 09 h 30, ces manifestants ont tenté de prendre la direction du collège Louise-Michel. Ils ont été bloqués par un véhicule de gendarmerie et un barrage des forces de l’ordre. Pacifiques, les militants appelaient les gendarmes à les rejoindre.
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