Sous des pseudo-prétextes écolos…

… du gouvernement et médias… la vérité sur les mégabassines notamment celle de Sainte Soline…

Tout ça pour qui ? […] La seule information diffusée par les autorités publiques est que douze agriculteurs bénéficieront directement de l’infrastructure d’irrigation – dans un contexte de changement climatique qui aggrave les sécheresses, et alors qu’en France la ressource en eau a diminué de 14 % entre la fin des années 1990 et la dernière décennie.

Ni la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres ni la Coop de l’Eau 79, structure porteuse du projet, ne communiquent sur qui sont ces agriculteurs, quelle est la nature de leurs exploitations, et encore moins à quelles cultures servira l’eau de la mégabassine.

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La chambre d’agriculture locale, établissement public placé sous la tutelle de l’État, n’a transmis à Mediapart que des informations d’ordre général sur les agriculteurs irrigants du territoire.

Quant à la Coop de l’eau 79, alors que la mégabassine est financée à hauteur de 70 % par de l’argent public et que son but est de stocker une ressource commune, elle n’a jamais répondu à nos multiples sollicitations.

D’après des données de la chambre interdépartementale d’agriculture, les douze agriculteurs connectés à la mégabassine ont une exploitation qui mesure en moyenne 147 hectares. Des tailles d’exploitation plus grandes que la moyenne française, estimée à 69 hectares, et à la moyenne du département, qui est de 89 hectares.

Au sein de ce département, les données agricoles observées ces dix dernières années révèlent que le nombre de structures agricoles a chuté de plus de 20 % car les exploitations s’agrandissent au détriment des petites fermes paysannes.

Sept des douze agriculteurs investis dans la mégabassine de Sainte-Soline sont des céréaliers. Les cinq autres sont éleveurs bovins, caprins ou ovins.

Au total, ils ont bénéficié, pour l’année 2021, de près d’un demi-million d’euros d’aides publiques européennes – selon des données du ministère de l’agriculture. Des subventions qui, politique agricole commune productiviste oblige, sont en grande partie indexées au nombre d’hectares cultivés.

Aucune des douze exploitations n’est en agriculture biologique. Les agriculteurs se sont engagés dans le cadre du protocole d’accord actant la création d’une quinzaine de mégabassines, dont celle de Sainte-Soline, de réduire l’épandage de pesticides.

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Des agriculteurs discrets, mais influents

Seuls quatre agriculteurs sur douze, à l’instar de Jany Bordevaire, éleveur de vaches à viande, se sont exprimés dans les médias pour évoquer soit l’utilité de la réserve de Sainte-Soline afin de sécuriser la nourriture pour leurs animaux, soit les dégradations commises lors des manifestations antibassines.

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D’après la chambre interdépartementale d’agriculture, les douze agriculteurs connectés à la mégabassine pourront irriguer une surface totale de 847 hectares – l’équivalent de 1 186 terrains de football.

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La rentabilité comme boussole

Dans le projet agricole rédigé en 2018 par la Coop de l’eau 79 et la chambre d’agriculture interdépartementale pour justifier la création des mégabassines sur le territoire, la coopérative régionale Cavac, qui a enregistré en 2022 un chiffre d’affaires de 911 millions d’euros, rappelle que 80 % de ses céréales sont vendues « sur le marché national ou bien à l’export » et que ces cultures « se sont développées et concentrées dans les exploitations ayant un accès sécurisé à l’eau, c’est-à-dire essentiellement autour des retenues de substitution [nom donné aux mégabassines par la profession – ndlr] ».

Quant à Océalia, le géant agro-industriel au sein duquel l’agriculteur de Sainte-Soline Emmanuel Villeneuve est administrateur, il estime que « l’irrigation permet de sécuriser les approvisionnements, indispensable pour pérenniser des filières contractuelles » et que la plupart des cultures qu’il commercialise « ne seraient pas produites sans irrigation sécurisée ».

« L’imaginaire que nous martèlent ces agriculteurs comme les coopératives agro-industrielles, c’est qu’ils nourrissent le monde. Mais ils nourrissent avant tout leur portefeuille », ajoute Julien Le Guet.


Mickaël Correia et Floriane Louison. Médiapart. Source (Courts extraits)


3 réflexions sur “Sous des pseudo-prétextes écolos…

  1. bernarddominik 16/04/2023 / 09:27

    C’est encore de la corruption.

    • Libres jugements 16/04/2023 / 10:58

      Oui Bernard, on peut dire que c’est encore une forme de corruption et meme au plus haut du pouvoir. On peut aussi dire que c’est dans une vue électoraliste à plus ou moins long terme. On peut aussi dire que c’est méga bassines sont un non-sens en privant d’eau d’arrosage un certain nombre de personnes alors que les travaux ont été de financer à 70 % par ces mêmes contribuables. On dit aussi que souvent ces méga bassines sont alimentées non pas uniquement par les eaux de pluie, mais quelquefois par des sources cachées, détournées ou en ponctionnant des rivières aux alentours. On peut tout dire des dégâts appropriés par quelques-uns au déficit de l’ensemble de la population environnante. Pour autant il est possible de démontrer l’inutilité de, c’est méga bassines tant sur le plan écologique que contestable au niveau des autorisations juridiques. Toutefois, en faire des lieux de révolutions armés, telle que cela s’est passé à Sainte-Soline est parfaitement condamnable.
      Amitiés
      Michel

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