… subventionnant la réalisation de projets d’énergies fossiles
Les banques françaises ont été l’an dernier « les principaux soutiens européens à l’expansion des énergies fossiles » via le financement des grandes majors du pétrole et du gaz, ont affirmé jeudi plusieurs ONG.
Dans le rapport « Banking on climate chaos », sept ONG dont Reclaim finance et les Amis de la Terre avancent que les neuf premières entreprises pétrolières et gazières américaines et européennes, dont TotalEnergies, BP et Eni, ont reçu collectivement l’an dernier 11,9 milliards de dollars de financement de la part des banques françaises, principalement Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale. Crédit Agricole et BNP Paribas, comme l’Italienne Unicredit, ont même augmenté leurs financements auprès de cette industrie en 2022 par rapport à 2021, assurent ces ONG, montants à l’appui.
Mauvaises élèves à l’échelle européenne, les banques françaises restent cependant loin derrière leurs homologues nord-américaines en matière de financement des énergies fossiles, selon ce rapport. Les calculs portent sur les prêts accordés, mais aussi les émissions d’actions et d’obligations des entreprises du pétrole, du gaz et du charbon.
BNP Paribas, assigné en justice en février par trois ONG au titre de sa « contribution significative » au réchauffement climatique, réfute ce constat « sur la base d’un rapport dans lequel nous avons constaté de nombreuses erreurs et biais méthodologiques, en particulier sur la comptabilisation des crédits » qui lui sont attribués.
Au-delà des chiffres, cette étude annuelle « montre l’échec des politiques adoptées par les acteurs financiers français », déplore Lucie Pinson, directrice de l’association Reclaim finance. Une banque française fait cependant exception : la Banque postale. En 2021, elle se présentait comme « la première banque au monde » à s’engager pour une sortie totale des secteurs du pétrole et du gaz d’ici à 2030.
Article non signé lu dans Le Dauphiné Libéré. 15/04/2023