… les pas du Général en souhaitant que l’Europe s’écarte de la main mise des USA sur l’Otan ? Peut-être, mais n’en a ni la stature, ni la rigueur, ni le respect démocratique. MC
C’est bientôt le premier anniversaire (le 24 avril) de la réélection de Macron, mais c’est déjà sa fête. Surtout cette semaine, […] il ne cesse de se faire canonner de tous côtés.
Sa visite en Chine a ainsi sérieusement agacé ses alliés. Lesquels n’ont certes pas manqué de se gausser du fait que, à peine son avion de retour vers Paris avait-il décollé, ses hôtes lançaient, pendant trois jours, une opération d’intimidation militaire très appuyée à l’encontre de Taïwan. Les Taïwanais et, davantage, les Américains n’ont pas du tout apprécié les déclarations macroniennes sur le sujet.
Tout en estimant qu’à son avis l’Europe n’avait pas à se laisser embarquer « dans des crises qui ne sont pas les siennes », il s’est empressé de le faire lui-même. Non pour condamner les Chinois sur leurs velléités de mettre, après Hongkong, Taïwan au pas, mais en déclarant redouter que la même Europe ne se laisse entraîner à « suivre la politique américaine par une sorte de réflexe de panique ». Le tout pendant que la Première ministre taïwanaise s’apprêtait à être reçue aux États-Unis. Ce qui donne évidemment à penser que, si jamais la Chine envahissait Taïwan, Macron se tiendrait à distance, laissant les Américains se dépêtrer de ce casus belli.
En clair, non seulement, avec cette déclaration de non-alignement, qu’il voulait sans doute gaullienne, il n’a pas obtenu la moindre concession de Xi Jinping sur l’Ukraine, mais, en plus, il lui donne des gages sur Taïwan. Ambiance assurée à Taipei, à Washington comme à Bruxelles.
Outre ces ennuis de Chine, c’est un peu chaud aussi à Paris. Même si, là aussi, il a pris ses distances en s’envolant, à peine rentré, pour un voyage officiel à La Haye, Macron reste évidemment au cœur du débat et des énervements.
Ceux de la rue, sur la réforme des retraites, qu’il juge en cours d’essoufflement, mais qui risquent encore, et pour la douzième fois, de faire beaucoup de bruit ce jeudi, à la veille des décisions du Conseil constitutionnel sur la question.
Les « sages », ou présumés tels, doivent trancher en rendant leur avis, qui déterminera si ladite réforme aura un avenir ou pas. Mais, même s’il n’a pas trop d’inquiétudes sur la décision, il sait que, quelle que soit celle qui sera rendue, elle ne signifiera en rien la fin du mécontentement, ni, surtout, sa sortie de la « crise démocratique » dont l’estiment responsable, à la fois Laurent Berger, et, à en croire les sondages, ses opposants, de plus en plus nombreux.
Énervements également, même s’ils ont été surgonflés, entre Matignon et l’Élysée. Borne a provoqué l’agacement de son patron en sortant un brin du « cap » qui avait été donné. Elle s’est démarquée en prônant l’« apaisement » du pays et en appelant à ne pas « brusquer les choses » sur les retraites, alors que lui, pas apaisé du tout, entend au contraire accélérer pour passer à autre chose. Ce qui a inévitablement relancé les rumeurs sur Elisabeth Borne plus près de la porte que de l’augmentation.
Cependant, au-delà d’un mouvement d’humeur mutuel, l’intéressée, qui « repense être utile dans la crise que traverse notre pays », cherche à sortir de l’impasse où la réforme des retraites la place, mais pas de Matignon. Et que Macron n’a pas grand intérêt à s’empresser de se débarrasser d’elle, à moins d’un gros souci avec le Conseil constitutionnel. Lequel se retrouve à arbitrer une crise dont, à la différence de celle de Taïwan face à la Chine, Macron aura cette fois grand mal à dire que ce n’est pas « la sienne ».
Editorial d’Erik Emptaz. Le Canard enchaîné. 15/04/2023
Dans l’UE il est seul. Les polonais les hongrois ne respectent pas la préférence communautaire mais continuent à recevoir les milliards de nos impôts. C’est par là que devrait commencer Macron. Tant que les règles qui unissent l’UE seront rejetées par certains, C’est idiot de croire qu’on peut créer un espace politique dans ces conditions. Macron est naïf et il fait rire tout le monde, car en réalité il n’a aucun pouvoir sur le plan international.
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