Pourquoi ?

… les territoires éducatifs ruraux.

Explication de texte : Expérimentés depuis deux ans, les « territoires éducatifs ruraux » sont censés permettre une meilleure articulation entre le primaire et le secondaire.

Tout reste flou, mais après la Première ministre fin mars dans la Nièvre, c’est le ministre de l’Éducation nationale qui l’a confirmé mardi sur Public Sénat : il souhaite rapidement « généraliser » les « territoires éducatifs ruraux ».

Ces « TER » sont une expérimentation lancée en 2021 par le prédécesseur de Pap Ndiaye au ministère, Jean-Michel Blanquer. Objectifs : améliorer « l’ambition scolaire et d’orientation » des élèves de l’école rurale, jugée « plus faible » que celle des élèves d’écoles urbaines ou périurbaines.

Selon un rapport publié en 2014, seuls 71,7% des élèves des territoires ruraux éloignés poursuivaient des études supérieures contre 80,6 % au niveau national… en dépit de meilleurs résultats que la moyenne. En cause, selon le ministère : « L’éloignement de l’offre de formation et des oppottunités de poursuite d’études ou d’emplois qui rendent plus difficiles l’accès à l’information sur l’orientation », ce qui « tend à décourager les ambitions scolaires et professionnelles des élèves ruraux ». Jean-Michel Blanquer avait donc décidé de transposer le concept des cités éducatives utilisées pour les quartiers prioritaires aux territoires ruraux.

Concrètement, ces dispositifs structurés autour d’un collège font travailler ensemble tous les acteurs d’un territoire. Mardi sur Public Sénat, Pap Ndiaye a défini les TER comme « des mises en réseau de collèges, parfois de lycées, et d’écoles », de manière à « mieux articuler » le primaire et le secondaire d’une part, et le scolaire et le périscolaire d’autre part.

De meilleurs résultats, mais moins d’ambition

Au total, un élève sur cinq vit dans un « territoire éducatif rural », et 10 millions de jeunes Français de moins de 20 ans grandissent dans les zones rurales et les villes de 2 000 à 25 000 habitants. « Les résultats sont tout à fait prometteurs. On en a besoin, et on a besoin d’assurer l’articulation entre primaire et secondaire », a martelé Pap Ndiaye, mardi matin. Élisabeth Borne ne dit pas autre chose : « C’est une réponse adaptée à nos territoires ruraux où l’ensemble des acteurs se mobilise pour la réussite éducative de nos jeunes. Ce dispositif fait ses preuves », a affirmé la Première ministre le 31 mars, depuis la Nièvre.

Dans l’ensemble, les collectivités locales rurales concernées se disent plutôt satisfaites, et nombre d’entre elles veulent intégrer le dispositif. Avec quelques limites : le vice-président de l’association des maires ruraux de France Jean-Paul Carteret redoute que les communes disposant d’un collège « concentrent » les moyens, par exemple.

Vu de l’extérieur, le bilan est un peu moins flatteur : dès 2021, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche saluait une bonne initiative mais pointait le manque de financements et d’engagement de l’État. Côté syndicats, le Snes-FSU dénonce « un dispositif aux décisions verticales, mis en place de manière précipitée écrasant les temps de concertation. Le fonctionnement des TER favorise la dérégulation », poursuit le premier syndicat du second degré.


Joél Carassio. Le Dauphiné Libéré. 05/04/2023


Une réflexion sur “Pourquoi ?

  1. rblaplume 07/04/2023 / 18:48

    C’est intéressant. Une fois de plus, des termes acronymes  laissant penser que l’on va mettre en oeuvre  une politique ambitieuse et  efficiente. Hélas, les mots  sophistiqués ne peuvent remplacer une volonté politique accompagnée de structures effectives avec des personnels formés et des lignes budgétaires dédiées et programmées dans des engagements de longues durées !
    L’Education nationale n’est plus une priorité politique et son effacement progressif et programmé ne sert qu’à l’instauration d’un enseignement dit « libre » d’obligations réglementaires sans jamais être « privé » de moyens financiers par les différents gouvernements depuis de nombreuses décennies !
    La Laïcité est le caractère propre de l’Ecole publique mais qui s’en soucie ?
    Les Hussards de la République ne sont plus qu’un songe et il en sera, peut-être, demain pour ce qui est inscrit formellement dans l’Article 1 de la Constitution du 4 octyobre 1958 en vigueur. « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale …. » Mais comme nous avons connu d’autres épisodes tragiques et dramatiques de notre Histoire nationale, l’aurore des jours meilleurs reviendra.

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