Sans « parti pris »…

… juste une information… pour savoir à qui l’on a affaire.

La surprise Sophie Binet à la CGT !

Depuis plusieurs semaines régnait au sein de la Confédération générale du travail (CGT) plusieurs désaccords entre les différentes fédérations composant ce syndicat. Philippe Martinez en fin de mandat, et ne faisant plus l’unanimité, un nouveau/nouvelle secrétaire rassembleuse-rassembleur de la confédération se devait d’être élu-e.

L’organisation allait-elle parvenir à éviter le mur qui se dessinait de plus en plus précisément devant elle. C’est finalement par une manœuvre à laquelle personne n’aurait cru encore quelques heures plus tôt qu’elle l’a finalement contourné, au tout dernier moment.

À la surprise générale, et à l’issue d’un congrès qui a dévoilé toute la semaine les tensions et les divisions qui traversent le syndicat, Sophie Binet a été choisie ce 31 mars au matin pour en devenir la nouvelle secrétaire générale.

Qui est SOPHIE BINET ?

Née en 1982, ancienne responsable du syndicat étudiant Unef, ancienne conseillère principale d’éducation (CPE), Sophie Binet dirige depuis 2018 l’Ugict, le syndicat des cadres de la CGT. Lors du précédent mandat, elle était déjà membre de la commission exécutive confédérale, la direction élargie composée d’une soixantaine de membre.

Sophie Binet est surtout connue, dans la CGT et au-delà, pour être une militante féministe infatigable, et c’est notamment sur ce thème qu’elle a construit sa carrière dans la confédération. Elle y était depuis de longues années la référente sur la question de l’égalité femmes-hommes. […]

Dans un discours prononcé dans la foulée de sa désignation, Sophie Binet n’a rien escamoté . « Il ne faut pas qu’on se mente, notre congrès a été très difficile, violent parfois. Il faut qu’on se dise que cette violence n’a pas sa place dans les rapports militants, et il faut travailler pour la faire disparaître », a-t-elle déclaré.

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Juste une poignée d’heures seulement avant la fin 53e congrès confédéral ce vendredi 31 Mars 2023 à midi, l’issue s’est dessinée. Après une succession de camouflets pour la direction sortante. Dans la nuit de mercredi à jeudi, elle n’avait obtenu que de justesse, par 54 % des voix, la validation de la liste des 66 membres de la nouvelle commission exécutive, cette direction élargie du syndicat qui se réunit toutes les deux semaines.

Le comité confédéral national (CCN), « parlement » du syndicat qui rassemble les dirigeants des fédérations et des unions départementales, s’est réuni de 19 heures à 4 heures du matin avant d’approuver en définitive cette liste.

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Respectée en interne, Sophie Binet ne faisait pas figure de candidate consensuelle en raison de son positionnement féministe, mais aussi du fait qu’elle représente les cadres, dans une organisation qui se vit comme la voix des ouvriers et ouvrières. « Une cadre à la tête de la CGT ? On n’est pas prêts », regrettait ainsi juste avant le congrès une des voix modérées de l’organisation.

Le bureau que Sophie Binet a proposé aux alentours de 7 heures du matin ce vendredi a rapidement été accepté par la commission exécutive, puis, dans la foulée, par le CCN vers 8 h 15. Et le congrès a longuement applaudi l’annonce de sa désignation à la tête du syndicat.

Les équilibres entre les tendances de la CGT semblent respectés dans la composition du bureau, qui intègre Céline Verzeletti et comprend notamment le remuant Sébastien Menesplier, de la fédération de l’énergie, Mireille Stivala, de la santé, ou Boris Plazzi, un modéré de la métallurgie déjà membre du bureau précédent, et le dirigeant des cheminots Laurent Brun.

Dans son premier discours, Sophie Binet a appelé ses camarades à réapprendre « à travailler tous et toutes ensemble, comme on sait si bien le faire dans les luttes ». Il y aura du travail pour répondre à ce vœu, tant la semaine de ce 53e congrès a donné lieu à des déchirements publics.


Article réalisé d’après un texte de Dan Israel et Khedidja Zerouali. Mediapart. Source (extraits)


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