L’instabilité bancaire

Les signaux passent à l’orange

[…] La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, appelle à « rester vigilant » face à « l’incertitude élevée » dans le secteur financier après la déroute de plusieurs banques.

Les faillites de Silvergate Bank, Signature Bank et de la Silicon Valley Bank. (SVB) ont entraîné des inquiétudes sur la solidité du secteur bancaire aux États-Unis comme en Europe.

Première victime européenne, Credit Suisse a été repris à prix cassé et en catastrophe par sa compatriote UBS il y a une semaine, sous la pression des autorités suisses.

Ces événements successifs ont déjà fait chuter en bourse l’ensemble du secteur bancaire : BNP Paribas et Société générale, puis la Deutsche Bank vendredi.

Certains établissements ont perdu plus d’un quart de leur valeur. Les experts s’accordent à constater que le secteur bancaire est nettement plus sain qu’avant la crise financière de 2008. Mais cela suffira-t-il ?

Les circonstances (inflation, taux élevés, guerre en Ukraine) affectent d’abord les « maillons faibles » du secteur, qui risquent alors d’entraîner les autres dans leur chute par un effet domino dévastateur.

Dernier exemple en date : la First Republic Bank, une autre grande banque régionale américaine et 14e établissement du pays, n’a dû sa survie qu’à l’injection de 30 milliards de dollars venus de onze grandes banques.

Un tel sauvetage est-il reproductible, si d’autres faillites surviennent ?

Chute des dépôts

Comme un élément de réponse, la valeur des fameux « CDS » (credit default swaps) s’est brusquement envolée en Europe et, plus encore outre-Atlantique. Or, ces produits dérivés reflètent le risque pour une banque de faire faillite…

Autre indicateur inquiétant : les Américains ont massivement retiré leur argent des banques, pour le déposer dans des établissements qu’ils jugent plus à l’abri de la faillite ou plus à même d’être sauvés par l’État.

Les dépôts ont ainsi chuté de plus de 3,50/0- soit 650 milliards de dollars.- plus qu’en 2008.

Réunis à Bruxelles vendredi, les Vingt-Sept ont voulu rassurer en insistant sur un secteur bancaire « solide » et « résilient ». Tout en appelant à enfin mener à bien l’Union bancaire, censée renforcer encore la résistance des banques européennes : il s’agirait d’aller plus loin que la garantie des dépôts à hauteur de 100 000 euros adoptée par la plupart des pays.


Article signé des initiales J. C. Le Dauphiné Libéré 27/03/2023.


Une réflexion sur “L’instabilité bancaire

  1. bernarddominik 28/03/2023 / 15:29

    La garantie des dépôts à 100000€ serait déjà difficile à tenir en cas de faillite d’une banque, or une faillite de BNP ou SG entraînerait une telle panique que c’est tout le secteur bancaire qui s’écroulerait et dans ce cas je ne vois pas où l’état prendrait l’argent pour couvrir les dépôts, d’autant plus qu’il n’y aurait plus de banque pour prêter. Les retraits des espèces par les americains n’est pas une question de mettre son argent en sécurité : il ne l’est nulle part, mais du à l’inflation qui entraîne une diminution de l’épargne. Seuls mes dépôts à vue dans les banques sont garantis par l’état, à moins de garder son argent sous son matelas…

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