Concrètement…

… une femme vivant en zone rurale peut-elle encore avorter en France ?

La question fera sourire. Bien sûr que oui, n’est-ce pas un droit pour toutes les femmes ?

Sauf que c’est désormais un vrai calvaire pour les 11 millions de femmes concernées, rappelle « le 1 hebdo » (08/03/2023), qui consacre une édifiante enquête au sujet.

Premier problème : la distance.

Avec la multiplication des déserts médicaux, l’hôpital qui pratique l’IVG est parfois à une heure de route, et, comme il faut s’y rendre plusieurs fois (pour l’entretien préalable, la visite de contrôle, la conçue nation psychosociale), l’affaire vire vite au casse-tête. Bon courage à celles qui n’ont pas de voiture et qui doivent poser des jours de congés auprès de leur employeur.

Même celles qui ont la chance d’avoir un centre, un généraliste ou un gynécologue à une distance acceptable ne sont pas pour autant tirer d’affaire : les centres privés se désengagent de cet acte, par manque de rentabilité, les praticiens font valoir leur clause de conscience et les généralistes ne sont pas habilités, faute d’avoir suivi la formation adéquate, obligatoire.

Le droit de recourir à l’IVG dans la constitution et en discussion à l’assemblée et au Sénat, mais que signifient ces beaux gestes symboliques quand des millions de femmes en sont exclues dans les faits ?


Article signé des initiales J. C. Le Canard enchaîné. 15/03/2023


2 réflexions sur “Concrètement…

  1. bernarddominik 17/03/2023 / 18:24

    Oui c’est typique de notre république, des droits difficile à obtenir, comme le droit au logement

Laisser un commentaire