Un faux accord, menant droit à la colère !
Autour de la table de cette CMP siégeaient sept sénateurs et sept députés – et autant de suppléants –, rassemblés à huis clos. Vers 17 h 30, cette nouvelle version, qui devrait être présentée au vote au Sénat puis à l’Assemblée nationale jeudi 16 mars – à moins que le gouvernement ne décide de recourir au 49-3 –, a été adoptée par 10 voix contre 4.
Sur les 14 titulaires :
- 10 étaient des élus de Renaissance (en majorité relative à l’Assemblée nationale) et du parti Les Républicains (en majorité absolue au Sénat),
- 4 de l’opposition. 1 député du Rassemblement national (RN), 1 députée La France insoumise (LFI) et 2 sénatrices socialistes
Preuve du caractère factice de la discussion : le parti Les Républicains a publié, à 17 heures, soit bien avant la fin de la réunion, un communiqué de presse (daté du 5 mars !) se félicitant d’une CMP conclusive… avant de le supprimer. Un « cafouillage », s’est excusée l’équipe du groupe au Palais-Bourbon. […]
Pour le camp présidentiel, […] sans majorité absolue au Palais-Bourbon, il lui reste à convaincre entre 35 et 40 députés LR pour s’assurer une majorité sur son texte.
Or si la droite sénatoriale a docilement joué le jeu [de s’étendre sur la moquette dirons-nous MC] au palais du Luxembourg, permettant une large adoption du texte samedi soir, il n’en va pas de même du côté du groupe LR à l’Assemblée, où au moins un tiers de la soixantaine d’élus pourraient s’abstenir ou voter contre, [tout comme dans le groupe Macron/Philippe et dissidents, tous ne sont pas acquis d’avance].
Dans ce contexte, la CMP visait à donner un maximum de garanties aux LR sur le fond du texte. Raison pour lequel le « compromis » reprend la quasi-totalité des ajouts de la droite sénatoriale : CDI senior exonéré de cotisations, surcote pour les mères de famille… […]
Quelques ajouts adoptés au Sénat ne figureront cependant pas dans le texte final. C’est le cas de l’amendement, voté par la droite sénatoriale, pour étudier la piste d’une capitalisation partielle des cotisations retraite, qui a finalement été écarté sur proposition des députés socialistes. Ou encore de celui incluant l’exposition aux agents chimiques dans le fonds d’usure professionnelle, au grand dam de la gauche.
Quant à la mesure pour les carrières longues, qui avait constitué la principale pierre d’achoppement entre le gouvernement et une partie des députés LR lors de l’examen du texte à l’Assemblée, seule la proposition a minima du gouvernement a été retenue. Aurélien Pradié, à la tête des LR frondeurs contre le texte, ne voit donc pas satisfaite son exigence qu’aucun des travailleurs ayant commencé à travailler avant 18 ans ne doive cotiser plus de 43 annuités.
La CMP a en revanche concédé le vote de l’amendement de la socialiste Laurence Rossignol en faveur d’une meilleure égalité de traitement entre les pères et les mères de famille, l’un des très rares amendements de la gauche qui avait été voté par la Chambre haute ». […]
En dépit des désavantages avec lesquels elle partait, la gauche, […] a donc utilisé la seule arme dont elle disposait : la mise en lumière de la CMP, censée se dérouler à l’abri des regards. De quoi lui permettre, au passage, de continuer à diffuser ses messages contre une réforme « injuste » et au parcours parlementaire « antidémocratique […]
Depuis des jours, la gauche comme le petit groupe de députés centristes Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) réclamaient que les débats de cette CMP exceptionnelle soient rendus publics, en vain – la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’y est refusée au nom de « règles de procédure » dont l’interprétation a été contestée par certains parlementaires.
[…]
D’Après un texte de Mathieu Dejean et Pauline Graulle. Médiapart. Source (Courts extraits)
La surcote pour la mère de famille ne passera pas au conseil constitutionnel puisqu’il s’agit d’une différence basée sur le sexe. En revanche il aurait été plus judicieux de faire cotiser la caf pour les hommes et femmes prenant un congé parental qu’il soit à temps plein ou à temps partiel. C’est une réforme qui met plus d’égalité mais qui ne tient pas assez compte de certaines réalités : pénibilité réelle (l’éboueur interviewé sur bfm hier soir n’était pas crédible et aucun journaliste n’a examiné ses affirmations) emploi des seniors. A ce titre cette réforme est insuffisante. Pour le reste de nombreuses critiques sont ridicules, mais comme personne ne parle du fond, tout ça ressemble à une histoire de cocu dans une comédie de boulevard
Bonjour Bernard,
À l’heure où j’écris, jeudi 16 mars 2023 11 h 30, comme tout le monde, je suis bien incapable de savoir ce qui va être voté à l’Assemblée nationale comme par le positionnement du gouvernement à l’issue de cette journée concernant la réforme des retraites voulues par Macron.
N’étant surtout pas un téléspectateur de BFM, je ne te répondrai pas à ton affirmation, pas plus sur la position que prendra (ou pas) le conseil constitutionnel sur la surcote des mères de famille.
Ce que je sais : j’ai travaillé de 16 ans à 57 ans et trois mois (suite à une faillite d’entreprise – ils n’ont pas voulu de moi au chômage), oui à l’époque on pouvait partir dès lors que nous avions le nombre de trimestres et touché une retraite à taux plein.
J’ai donc cotisé 41 ans et suis retraité depuis 25 ans maintenant, avec un montant de retraite s’amenuisant chaque année.
Tout en étant loin de me plaindre je suis Contre cette réforme qui va pénaliser bon nombre de personnes alors que la société nous apporte continuellement des difficultés physiques.
Je comprends très bien ta position. Le problème avec cette loi c’est que nous ne connaissons pas tous ses articles, et les politiques nous ont habitués à ces articles tordus dont personne ne parle mais qui s’avèrent essentiels et en général pénalisants. Je reste partisan d’un régime unique pour tous les salariés, avec participation de la caf (financée par la csg et les cotisations patronales) pour les cas sociaux (minimum vieillesse valorisation suivant nombre d’enfants cotisation pour périodes d’inactivité ou moindre activité). Je considère en effet qu’un système de retraite doit s’auto financer, mais n’a pas à remplacer l’état pour le social (pour lequel bous payons la csg et une taxe de solidarité sur tous les revenus ). J’aurais été pour la précédente réforme de Macron, mais quand j’ai vu le détail des dispositions j’ai compris que c’était une escroquerie au profit de Blackrock. En fait je suis convaincu rue Macron à été acheté par Blackrock, oui c’est dur à croire, mais ses réformes sont toutes faites dans le même sens: limiter les pensions pour pousser les cadres (ceux qui ont du pognon) à prendre une assurance retraite par capitalisation.