Libres jugements

On sait quand ça commence, jamais comment ça peut finir…

Clara est à la barre.

Devant le juge du tribunal correctionnel de Paris, la jeune femme raconte cette soirée d’août 2022.

Son petit ami, Max, 28 ans, et elle partent promener leur chien.

Comme souvent, ils se chicanent. Au milieu des cris, le cabot se tire puis revient. Max est furieux. L’engueulade monte d’un cran. Il envoie un coup de poing à Clara, suffisamment fort pour que sa tête heurte une vitrine. Elle tombe, dans les vapes. Le chien détale de nouveau. Ni une ni deux, Max part à la recherche de l’animal et laisse sa compagne en plan. « Je m’en veux, on est mutuellement responsables », l’excuse Clara en expliquant que le chien est comme « un membre à part de [s] a famille ». Le président du tribunal l’interrompt illico : « Madame, vous dites que vous êtes responsable. Non, madame. Il y a un auteur et une victime. Aucun propos ne justifie de la violence. On est d’accord ? » Clara acquiesce vaguement et évoque un précédent : « Un soir, je l’ai giflé, c’était une gifle maternelle, et lui m’a remis une gifle, et j’ai volé. » « « Volé » ? s’étrangle la proc. – Oui, j’ai volé contre le canapé.

« Ce que j’ai fait est impardonnable, j’ai un souci de communication », tente Max, qui ajoute : « C’est allé à une vitesse folle. »

Hélas, son avocat vient à sa rescousse. En voulant s’occuper de son chien, Max a montré « une forme d’altruisme ». Et puis, le tribunal doit comprendre : le chien « a été adopté, et Max l’a été aussi. (…) La peur de l’abandon, il y a comme un écho ». Un récital.

« Tout ça pour un chien ! » s’agace la proc, qui requiert, ce 2 mars, six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Max écope finalement de cinq mois avec sursis. Clara et lui pourront continuer de promener le chien…

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Article signé des initiales M. B. Le Canard enchaîné. 08/03/1023

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